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Moise Sauve
Le poème ‘Moise Sauve’ de Marc-Antoine de Saint-Amant évoque la célèbre histoire de Moïse, tout en transcendant son récit pour explorer des thèmes universels tels que la foi et le destin. Écrit au XVIIᵉ siècle, ce poème met en lumière les luttes humaines et la providence divine dans un style lyrique captivant. Saint-Amant, poète français reconnu de son époque, réussit à capturer les émotions complexes liées à la maternité et à la protection, faisant de cette œuvre une lecture significative qui résonne encore aujourd’hui.
(Extraits) Sur le luth éclatant de la noble Uranie, Que me vient d’apporter mon fidèle génie, Et joignant aux accords qui naissent de mes doigts Les saints et graves tons de ma nombreuse voix, Je chante hautement la première aventure D’un héros dont la gloire étonna la nature ; Je décris les hasards qu’il courut au berceau ; Je dis comment Moïse, en un frêle vaisseau Exposé sur le Nil, et sans voile, et sans rame, Au lieu de voir couper sa jeune et chère trame, Fut selon le décret de l’arbitre éternel, Rendu par une nymphe au doux sein maternel. … O douleur ! ô remède ! ô lit ! ô sépulture ! Fut-il jamais au monde une telle aventure ? J’égare exprès un bien afin de le trouver ; je l’expose aux hasards afin de l’en sauver, Et par une pitié sinistre et dangereuse, Même avant le malheur me rendant malheureuse, Je cherche ma ruine, y cours aveuglément, Et du sort que je crains hâte l’événement. Amram, qui la regarde et qui voit en sa peine Le sensible pouvoir de la faiblesse humaine, D’une âme plus constante, et plus roide au souci, Tout d’un temps la rassure et la reprend ainsi : Qu’est-ce là, Jocabel ? Quelle crainte frivole Se glisse en ton esprit d’où la raison s’envole ? Qu’as-tu fait de ton coeur ? Qu’as-tu fait de ta foi ? Ou plutôt de toi-même, au trouble où je te voi ? Sont-ce là les trésors, les fruits de la sagesse Dont le ciel t’a douée avec tant de largesse ? Faut-il que ton ennui trahisse ta vertu ? Parle, chère moitié, pourquoi t’affliges-tu ? Ah ! je vois ce que c’est : tu te fais trop entendre ; Aux promesses d’en-haut on ne doit point s’attendre ; Je t’ai dit une fable, et l’incrédulité Te fait croire menteur le dieu de vérité. Si jadis hardiment le saint reste du monde Entra sur sa parole en l’arche vagabonde, Quand la terre insolente osa heurter les cieux, Quand l’oeuvre de ses mains déplut même à ses yeux, Quand il se repentit d’avoir fait son image, Quand son vassal ingrat lui refusa l’hommage, Quand, dis-je, son courroux, aussi juste qu’amer, De tout cet univers ne fit rien qu’une mer ; Craindras-tu de commettre à sa puissante garde Cet enfant que sur l’onde il faut que l’on hasarde ? Et pourras-tu douter, après le signe vu, Qu’à ses tendres besoins sa grâce n’ait pourvu ?
En conclusion, ‘Moise Sauve’ est une réflexion poignante sur le destin et la foi humaine, invitant le lecteur à considérer la puissance de la grâce divine dans les moments difficiles. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres de Marc-Antoine de Saint-Amant et à partager vos impressions sur ce poème avec d’autres passionnés de poésie.