Le poème ‘Mon âge ainsi que vent’ d’Antoine Favre est un sonnet poignant qui traite des thèmes de la fugacité du temps et de la mortalité. Écrit au 16ᵉ siècle, dans un contexte de grande introspection littéraire, ce poème invite les lecteurs à méditer sur leur propre existence et leur rapport au temps. À travers des métaphores évocatrices, l’auteur exprime une profonde mélancolie face à la nature éphémère de la vie.
Mon aage ainsi que vent d’heure en heures s’envole,
Ou comme la fumée qui se dissipe au vent,
Ou comme d’un oyseau, qui gaigne le devant,
L’ombre sans yeux, sans pieds, sans air, sans aisles vole.
Ou comme un trait : qui fend la campagne d’Aeole,
Ou comme l’eau, qui va la mer mesme bravant,
Ou comme une vapeur sur les eaux s’eslevant,
Ou d’un songe frivol l’ombre encor plus frivole.
Areste-le, ô bon
Dieu, qu’il ne s’eschape ainsi,
Pour me donner le temps d’impetrer ta mercy,
Non, ne t’arreste pas, un instant peut suffire.
Mais avance l’instant, qui tant d’heur me donra,
Puis l’autre instant soudain, qui mes jours finira,
Le reste n’est que mort : fol est qui la désire.
Ce sonnet d’Antoine Favre rappelle l’importance de chaque instant dans notre vie. Invitez-vous à explorer davantage de ses œuvres pour découvrir comment la poésie peut enrichir votre compréhension de l’existence et du temps.