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Nous Partirions, C Etait Certain

Le poème ‘Nous Partirions, C’était Certain’ de Jean de Bosschère, écrit en décembre 1948, résonne comme un cri de révolte face aux souffrances des asiles et aux prisons. Dans ce texte dense et évocateur, l’auteur s’interroge sur la condition humaine et sur les promesses d’un avenir libéré de l’oppression. À travers des images puissantes et un langage riche, Bosschère nous invite à réfléchir sur notre place dans le monde et sur nos désirs de liberté.
Il y avait eu le roulement des talons sur les dalles funèbres des asiles où se levaient dans le petit jour oblique couperet oblique sur la gorge des trêves nocturnes où se levaient les haillons qui dans le glissement désenchanté reprenaient les las graphiques et impositions des jours renseignés des passages sanguinaires sous l’œil de sycophante trahissant que nous possédions comme un phare déchirant l’entraille et le rêve de sursis En cette heure verdâtre la nuit agonisait la main d’ombre du ciel lâchait la terre entre ses phalanges usées les anges contrits regardaient l’asile dépliant sur des reliefs de songes ses hardes quotidiennes dans un bruit de rumination d’obscurs désespoirs dans le glissement terrible des plis enchaînés aux chutes, aux tissus décomposés des biographies qui repartaient dans les jours dans l’ornière de fange et les offices de carcans Et nous partirions, c’était certain mais il y avait encore les prisons les prisons avec les patriarches des lois charitables qui peignent les cheveux à parasites qui sur Péteule humaine, hagarde évidemment foudroyée d’ordres de compas et de balances rassemblent sous l’angle et le code parfaits cueillent avec la grille du peigne et la lame du tranchet les hommes sanglants les aspérités libertaires les asticots en même temps que les corolles tous les cassés épiphytes et morfondus damnés Mais nous nous levions moins tôt dans les prisons en marge des disciplines de l’asile fugitif mais si vous êtes suavement père qu’une industrie alimente votre sang vous ignorez nos créneaux nos barreaux à l’empan d’un jeune front les barreaux qui retenaient nos crânes d’hommes Hommes ! Ici dérision dardée sur nos faces et ventres d’hommes. Ils arrivaient aux grillages saumons captures des nasses tous dans chaque siècle, arrivaient avec nous aux barreaux Par le monde et les siècles nous insérions des millions de visages aux grillages qui contenaient nos crânes Le sable torride commençait à nos pieds mais derrière l’armée des lances d’acier souvent au-delà de la crête le sable grouillait d’une constellation de promesses ou la neige comme un vaste marsouin blanc et pas une paupière écartée où glisse une pensée ni certaines ouïes ouvertes pour déjouer le vide mais c’était le désert torride et souvent la neige puis les hommes, nous avec nos crânes insérés et enfin les barreaux devant la tentation Et pas un garde-chiourme ni un cuisinier ni un économe les derniers vivres fuyaient nos maigreurs, ossements d’asiles et de prisons sous les ancestrales institutions d’étoiles qui d’une férocité fatiguée regardaient dolemment par les doigts écartés de la main d’ombre soulevée Aux nuits d’asile on se dénombre les rachitiques, les filandreux, les acquiescents les râblés, les triomphants, les rectilignes et combien d’Aristote pour un Platon combien de mirlitons pour un poète voyant de servants onctueux pour un divin rebelle Pour un Platon et un Christ magnanime des siècles de générations d’écoles et des millénaires de mirlitons un panier, un vaste panier de poissonnerie un panier d’Aristote, de curés de Campagne de préceptes paternels, traîtres aux espoirs de la virginité Mais c’était l’asile nos maisons nos prisons, géhennes, cellules, carcères Là-bas sur la crête du poisson de neige là où les confins du désert eussent dû porter un bananier habitait la promesse La promesse, le sang globule des hommes de nous d’asile et de réclusion dans le petit jour vert cassé où remuaient nos haillons habitait la promesse aux soifs gorgée qui saoule d’aurore et de rosée là où sans écailles ni bananier commençait l’incendie des promesses d’émeraude, de cèdre et de marbre que nous guettions que guettaient nos ciseaux et maillets derrière les barreaux et nos famines Là nos passions guettaient les visages des promesses qui apparaîtraient s’embarqueraient dans l’émeraude et le marbre et le cèdre de nos images Les dieux descendraient dans les sillons de nos ciseaux Ce fut un homme blanc surgi aux pieds de nos barreaux préhistoriques devant la corde nocturne de nos asiles Il leva des doigts plus antiques et prononça des mots vétustés d’une voix mal hissée des tombeaux les syllabes que nous avions maudites sa voix de crépuscule prononça les paroles de poussière « En ce temps-là » Mais l’homme blanc fut anéanti sous un tonnerre salutaire il ne put achever son récit jamais il ne put reprendre le refrain l’hiérophante du coffre d’antiquailles s’évanouit dans notre temps venu après les asiles d’aubes verdâtres et les déserts torrides privés d’oxygène notre aboi étripa le ciel d’une explosion et toutes nos rages et révoltes dans un seul bras arrachèrent le barreau qui contenait nos crânes de fureur écarlate l’œuf de nos colères qu’avaient couvé plusieurs âges La promesse de marbre à notre famine je dis qu’elle commençait Toutes les bêtes qui broutent l’herbe de la terre tous les poissons qui fermentent dans les eaux et tous les oiseaux témoins cosmopolites entendirent les éclats de la délivrance la terre entendit notre cri de victoire paroles de roc sèves de nos espoirs triomphants Les doigts coupables de la nuit s’étaient disculpés les étoiles fuyaient devant les hurlements de nos voix qui avaient l’âge de millions d’années jamais elles n’auraient plus l’âge des temps de sable et de neige et des mirages Dans les steppes nous ne trouverions plus ce temps-là aucun caillou ne porterait ce nom d’un temps inscrit dans sa nacre Nous étions au-delà de la crête et du bananier au bout du désert nous travaillions ardemment à notre labeur chantant De l’émeraude, du cèdre et du marbre nos ciseaux extirpaient de la matrice les promesses de ce temps-ci Mais aujourd’hui car déjà voici tombant du ciel les sages fossoyeurs, les sages vautours aujourd’hui nous incinérons l’homme blanc dans les bandelettes de ces temps-là Décembre 1948
Ce poème nous plonge dans les méandres de l’âme humaine face à l’adversité. Les réflexions sur la révolte et les promesses d’une vie meilleure résonnent encore aujourd’hui. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Jean de Bosschère pour découvrir son univers poétique unique.

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