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Ombres du Crépuscule

Dans le soupir silencieux d’un monde qui s’éteint,
La voûte céleste dévoile ses étoiles en essaim.
L’heure est aux ombres, aux silhouettes qui s’allongent,
Au bal des créatures que la nuit envisage et ronge.

Au carrefour des jours et des nuits s’étend une terre,
Lieu d’éphémères mystères où s’égarent les lumières.
L’azur abandonne son trône aux teintes sépulcrales,
Les ombres du crépuscule y dessinent leur spirale.

Dans cet horizon funambule où l’obscur et le clair fraternisent,
Les couleurs se fondent en un tableau que les dieux improvisent.
C’est l’heure où l’âme des poètes, en quête d’inspiration,
Trouve dans le silence des cieux une divine ovation.

Monde d’entre-deux, ni jour ni nuit, où les rêves s’épanouissent,
Les êtres de brume s’éveillent, dans un souffle qui saisit.
Le vent murmure aux arbres des légendes oubliées,
Sous le regard bienveillant d’une lune à peine voilée.

Telle une muse éthérée, l’étoile du berger,
Guide les âmes errantes, les voyageurs égarés.
À l’heure où s’entrouvre la porte d’un univers parallèle,
L’imaginaire déplie ses ailes, en une ronde rituelle.

Entre les voiles de la réalité, des chimères prennent vie,
Danse macabre ou farandole, sous le ciel qui s’assombrit.
Le lierre s’enlace à l’obélisque, caressant le marbre des siècles,
Raconte-moi, vieil édifice, les secrets des nocturnes récitals.

Les sombres flots du fleuve charrient mille histoires évanouies,
Des amours interdites, des tragédies sous la pluie.
Les ombres s’étirent et s’embrasent, sombre feu follet,
Ravivant les souvenirs que le jour avait scellés.

Mais voici que perce la nuit, piquant les ténèbres, une clarté,
Un phare lointain, ou le regard d’un déité.
La luciole étincelle et tisse un chemin d’étoiles,
Illuminant la quête de ceux qui craignent le voile.

Le hibou, sage nocturne, éclaire de son cri perçant,
Les secrets enfouis et les murmures du temps.
Chaque battement d’aile propage l’écho d’une vie,
Traverse l’obscure forêt, la brume qui étouffe et lie.

La magie du crépuscule, c’est ce lien indéfectible,
Unissant les âmes aux ombres, dans un ballet indicible.
C’est le chant mélancolique des mondes qui s’entrecroisent,
La toile ténue où se tissent les fils d’une éternelle poésie.

Quand enfin la nuit assume son règne omnipotent,
Les ombres du crépuscule s’évanouissent, sortilèges dormant.
Entre chien et loup, le crépuscule rend ses esprits,
Vers l’obscurité profonde où chaque lumière pâlit.

Mais dans la conscience des hommes sommeille le souvenir,
De ces instants suspendus qui les invitent à grandir.
Ils gardent en leur cœur l’essence de cette magique heure,
Lorsque les ombres du crépuscule caressent les âmes sœurs.

Et lorsque l’aube nouvelle viendra repeindre le ciel,
De ses douces teintes anciennes, son aurore éternelle,
Le poème du crépuscule restera gravé dans nos veines,
Comme un secret chuchoté entre hier et demain.

Ombres du crépuscule, messagères d’un temps qui se meurt,
Inspiratrices de mythes, génitrices d’ardeur.
À travers vous, le langage et la complexité du monde s’épousent,
Dans une symphonie tacite où l’humanité se retrouve et se repose.

Car chaque crépuscule renouvelle le lien sacré,
Entre le tangible et l’invisible, entre le rêvé et le donné.
Laissez donc votre esprit voguer à l’heure de ce creuset,
Où se forment les rêves et où naissent les poètes.

Ombres du Crépuscule, quand vous drapez l’horizon,
Les cœurs s’emballent et l’âme d’enfant refait surface, sans frisson.
Dans la contemplation de votre mystère, on se redécouvre,
On plonge dans l’infini intime d’une soirée qui couvre.

Laissez-vous envoûter par l’encre de la nuit qui s’écoule,
Respirez le parfum des histoires que le crépuscule roule.
Quand le jour cède la place, c’est un univers qui s’ouvre,
Ombres du Crépuscule, douces, vous nous entourez d’amour.

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