Dans ‘Passe-port’, Albert Mérat nous plonge dans l’effervescence de Paris à travers les yeux d’un amoureux transi. Ce poème, extrait de son recueil ‘Les chimères’ publié en 1866, esquisse un portrait fascinant d’une jeune femme captivante. Avec une plume empreinte de sensibilité, Mérat explore les thèmes de l’amour éphémère et de la beauté, reflétant ainsi les complexités des relations humaines à l’époque romantique. Ce poème, riche en détails sensoriels, continue à résonner avec ceux qui cherchent à comprendre la nature volatile des affections.
Nez moyen. Œil très-noir. Vingt ans. Parisienne
Les cheveux bien plantés sur un front un peu bas.
Nom simple et très joli, que je ne dirai pas.
Signe particulier : ta maîtresse, ou la mienne.
Une grâce, charmante et tout à fait païenne ;
L’allure d’un oiseau qui retient ses ébats ;
Une voix attirante, à ramper sur ses pas
Comme un serpent aux sons d’une flûte indienne.
Trouvée un soir d’hiver sous un bouquet de bal ;
Chérissant les grelots, ivre de carnaval,
Et vous aimant… le temps de s’affoler d’un autre.
Une adorable fille, — une fille sans cœur,
Douce comme un soupir sur un accord moqueur…
Signe particulier: ma maîtresse, ou la vôtre.
Extrait de:
Les chimères, 1866
L’expérience poétique d’Albert Mérat nous rappelle la fragilité de l’amour et la beauté passagère des rencontres. N’hésitez pas à plonger davantage dans son œuvre ou à partager vos réflexions sur ce poème touchant.