Le pentina : une forme poétique accentuelle-syllabique
Le pentina est une forme poétique accentuelle-syllabique, caractérisée par l’utilisation de cinq vers de cinq lignes chacun, suivis d’un envoi de deux lignes, pour un total de 27 lignes. Cette forme est similaire à la forme française, le sestina, qui se compose de six vers de six lignes chacun, avec un envoi final de trois vers. La création du pentina en 1995 par le poète et auteur-compositeur américain Leigh Harrison a été documentée dans un article intitulé « The Joys of the Pentina » (Medicinal Purposes Literary Review, Vol. II, No. XII, publié en 2005). La forme du pentina est également décrite dans « The Book of Forms / Odd and Invented Forms » de Lewis Turco, publié en 2011 aux États-Unis.
Caractéristiques du pentina
Le pentina, à l’instar du sestina, ne fait pas appel à la rime, mais repose sur l’utilisation de mots de fin répétés (appelés « téléutons »), qui sont repris et réutilisés dans chaque strophe suivante, avec des variations dans l’ordre. Le motif répétitif des téléutons, tout comme ceux du sestina, n’a pas de signification mathématique ou numérique, mais possède une logique spatiale : mot de fin le plus bas, mot de fin le plus haut, un mot au-dessus du bas, un mot au-dessus du haut, mot de fin du milieu. Les deux dernières lignes de l’envoi utilisent les mots de fin répétés de sorte que soit deux se trouvent dans le premier, et trois dans le troisième, ou trois dans le premier et deux dans le troisième, le poète choisissant le style préféré. Le schéma fixe des téléutons répétés fonctionne comme suit :
Vers 1 : a b c d e
Vers 2 : e a d b c
Vers 3 : c e b a d
Vers 4 : d c a e b
Vers 5 : b d e c a
Envoi :
a b c
d e
ou :
a b
c d e
Exemple de poème en pentina
Voici un exemple de poème écrit dans le style du pentina :
Dans les ombres où se cachent les espoirs,
Le vent murmure des secrets d’hier.
Les étoiles brillent, témoins des mémoires,
Les rêves se tissent, en un doux mystère.
Le temps s’efface, mais l’amour demeure.
Les cœurs en émoi, vibrent dans la nuit,
Des promesses d’un jour, qui s’évanouit.
Les souvenirs dansent, au rythme des pleurs,
Les âmes se cherchent, dans un doux empire.
La lumière éclaire, les chemins perdus.
Et dans le silence, un espoir s’éveille,
Les âmes errantes, enfin se retrouvent.
Dans les ombres où se cachent les espoirs,
Les mots s’envolent, portés par le vent.
Et l’amour demeure, dans ce doux présent.