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Pouvoirs d’une Prairie
Le poème ‘Pouvoirs d’une Prairie’ de Gustave Roud, extrait de son recueil ‘Requiem’ publié en 1977, explore la connexion intime entre les paysages et les émotions humaines. En révélant comment la nature peut influencer notre état d’âme, Roud nous offre une vision poétique et touchante, où chaque élément paysager devient un reflet de notre propre essence. À travers ses mots, il démontre que le paysage est bien plus qu’une simple scène, mais un puissant vecteur d’émotions et de réflexions.
Qui songerait à nier l’irrésistible puissance d’asservissement d’un vaste paysage composé, sur notre regard tout d’abord et, peu à peu, sur tout notre être ? Il nous emprisonne lentement comme une symphonie. Le ciel vide, ou devenu pâture des nuages, la terre jusqu’à l’horizon dans sa figure naïve encore ou retouchée de la main des hommes, proposent à notre vue leurs grands thèmes, non point liés à quelques déroulement temporel, mais énoncés tous ensemble dans l’espace, où ils installent pour toujours le paradoxe d’un immuable contrepoint simultané. C’est notre œil qui se meut au long de ces phrases immobiles, pris dans ce réseau de courbes mélodieuses, ce filet magique, ce piège sans rémission que chaque saison, chaque jour, chaque heure charge, comme autant d’appâts nouveaux, de nouvelles harmonies. Et l’âme s’abandonne aux délices de cette captivité savante : elle y découvre, par un autre paradoxe plus étonnant encore, ses propres forces, les plus secrètes, les plus essentielles. Plus que le mot d’Amiel : Tout paysage est un état d’âme, la phrase de Brulard-Stendhal me paraît traduire exactement ce mystère : Les paysages étaient comme un archet qui jouait sur mon âme, car elle souligne la parenté profonde de ce pouvoir des paysage avec les puissances de la musique. Pouvoir mystérieux, certes, s’il agit de grands espaces composés dont la vertu dépasse celle d’un simple archet éveilleur d’âme pour rejoindre celle d’un immense orchestre étageant du silence pur au déchaînement total tout un univers d’inflexions diverses, et qui, pour traduite quelques thèmes éternels, dispose de l’envoûtement de mille timbres. Pouvoir plus mystérieux encore s’il s’agit d’un petit fragment de paysage qui s’isole à l’intérieur du grand et dont l’accueil, par l’occulte vertu d’un seul bouquet d’arbres, d’un miroitement d’eau sous une grappe de feuilles sombres, nous guide lentement, lui aussi, vers notre meilleur moi. Extrait de: 1977, Requiem, Payot et Rivages
En conclusion, ‘Pouvoirs d’une Prairie’ incite le lecteur à apprécier la beauté des paysages et leur impact sur notre intérieur. Ne manquez pas d’explorer plus avant les œuvres de Gustave Roud pour découvrir d’autres trésors poétiques qui vous plongeront dans cette harmonie entre nature et âme.