Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Prairie Légère
Le poème ‘Prairie Légère’ de Jean Cocteau plonge le lecteur dans un univers onirique où se mêlent la douleur et la quête d’évasion. Écrivain prolifique du début du 20ᵉ siècle, Cocteau utilise des métaphores puissantes pour exprimer une mélancolie profonde. Ce poème résonne par sa nostalgie et invite à réfléchir sur la fragilité de la vie et la manière dont nous transcender nos souffrances.
Etre de l’opium les prairies légères, Il n’y a rien de tel pour un coeur trop blessé ; On veut me réapprendre la vie étrangère Et que j’invite, au bal, les filles à danser. On veut me changer d’ailes en somme. J’avais à mon esprit des ailes de fumée ; On veut que me repoussent mes ailes d’homme, Ce qui fait mal, surtout à la fin des journées. Mes ailes cela coûte un prix fou chaque plume ; Jadis la pipe ailait l’oiseleur oiselé, J’étais liège sur l’eau, nuage en l’air, écume, Je montais, étendu sur un tapis ailé. Là, semblable au sureau qui vole avec ses moelles (Il vole sans bouger comme un homme qui dort) Tatoué jusqu’à l’âme et pétillant d’étoiles Je profitais vivant du mensonge des morts. Tes bonheurs sont pipés et le malheur te pipe. Voilà ce que le sage inscrira sur sa pipe. Cependant qu’il est cher à notre esprit chagrin, Le pavot sinueux couronné de ses grains . Je possédais l’arbre céleste des artères. Le silence est musique aux flûtes de bambou, Mais les bourreaux chinois veulent me faire taire Et caressent la mort pour en venir à bout. Le songe aboutissant aux rizières de Chine, Il fallait longer la muraille de Pékin. Les docteurs de Paris essayent la machine Et dehors j’aperçois rôder jaunes coquins. Je ne dirai jamais le chiffre du silence, La route j’oublierai qui mène au ciel des cieux, Sachant que les Chinois sur la point des lances Montrent la tête du bavard silencieux.
Les mots de Cocteau nous rappellent que la beauté peut naître de la tristesse. N’hésitez pas à parcourir d’autres œuvres de cet auteur pour découvrir la richesse de sa poésie et partager vos impressions.