Le poème ‘Psaume’ de Georg Trakl, écrit au début du 20ᵉ siècle, capture l’essence de la tragédie humaine à travers des métaphores puissantes et des images évocatrices. Ce poème résonne avec des thèmes de mort, de souffrance et de beauté éphémère, offrant une réflexion profonde sur la condition humaine. Trakl, influencé par les événements tumultueux de son époque et ses propres luttes intérieures, crée une œuvre qui invite le lecteur à explorer les couches sous-jacentes de son existence.
Câest une lumiÃĻre que le vent a ÃĐteinte Câest une cruche dâincrÃĐdule que lâaprÃĻs midi un ivrogne abrÃĻge Câest un vignoble brÃŧlÃĐ et noir avec des trous plein dâaraignÃĐes Câest une piÃĻce quâils ont peinte avec du lait Le Fou a pÃĐri Câest une ÃŪle de la mer du Sud Pour accueillir le Dieu du soleil On bat les tambours Les hommes mÃĻnent des danses guerriÃĻres Les femmes balancent les hanches en pÃĐdoncules de plantes et fleurs de feu Quand la mer chante à notre paradis perdu! Les nymphes ont dÃĐsertÃĐ les forÊts dâOr On enterre lâEtranger Alors se soulÃĻve une pluie scintillante Le fils de Pan apparaÃŪt en forme de terrassier Qui au midi sâassoupit au brÃŧlant asphalte Ce sont de petites filles dans une cour de ferme aux robes pleines dâune misÃĻre à vous dÃĐchirer le cÅur Ce sont des chambres emplies dâaccords et de sonates Ce sont des ombres qui sâembrassent devant des miroirs aveuglÃĐs Aux croisÃĐes de lâhÃīpital se rÃĐchauffent des convalescents Un blanc vapeur au canal charrie des ÃĐpidÃĐmies sanglantes La sÅur ÃĐtrange apparaÃŪt derechef dans les mauvais rÊves de personne Reposant dans le coudrier elle joue avec ses astres LâÃĐtudiant peut-Être un double la contemple longuement de la fenÊtre DerriÃĻre lui se tient son dÃĐfunt frÃĻre Dans le sombre de la chambre aiment se mouvoir devant lui de curieuses choses Dans la rouge jacinthe blÊmit lâapparaÃŪtre de la jeune infirmiÃĻre Le jardin est au soir Dans le cloÃŪtre errent en voltigeant des chauves souris Les enfants du maÃŪtre de maison arrÊtent de jouer et cherchent lâOr cÃĐleste Câest une nuÃĐe qui se dissout Dans le feuillage le jardinier sâest pendu Dans la maison de verre nagent au comble des couleurs brunes et bleues Câest le dÃĐclin vers lequel nous parvenons OÃđ les morts dâhier reposaient sâaffligent des Anges aux blanches ailes broyÃĐes Sous les chÊnes errent des DÃĐmons aux fronts brÃŧlants Dans le marais font silence des vÃĐgÃĐtations ÃĐcoulÃĐes Câest un vent chuchotant dont Dieu dÃĐserte les errances tristes LâEtÃĐ a brÃŧlÃĐ le blÃĐ Les pÃĒtres ont ÃĐmigrÃĐ OÃđ lâon continue dâaller on sent une vie plus aurorale Les moulins et les arbres vont vides dans le vent vespÃĐral Dans la ville dÃĐtruite la nuit relÃĻve des tentes noires Comme tout est vain!
À travers ‘Psaume’, Georg Trakl nous pousse à réfléchir sur nos propres tragédies et la beauté fugace de la vie. N’hésitez pas à plonger plus profondément dans son œuvre et à partager vos impressions sur ce poème à la fois riche et complexe.