Que dÃĐjà les chevaux à l’araire attelÃĐs
Sillonnent à travers les chardons et les herbes
La friche oÃđ juin fera rouler la mer des blÃĐs.
FÃĐconditÃĐ des champs ! cette glÃĻbe qui fume,
Ce riche et fauve humus, recÃĻle en ses lambeaux
La sÃĻve qui nourrit et colore et parfume
Les ÃĐternels trÃĐsors des futurs renouveaux.
Les labours, encadrÃĐs de pourpre et d’ÃĐmeraude,
Estompent le damier des prÃĐs aux cent couleurs.
De sillons en sillons, les bouvreuils en maraude
Disputent la becquÃĐe aux moineaux querelleurs.
Et l’homme, aiguillonnant la bÊte, marche et marche,
Pousse le coutre. Il chante, et ses refrains plaintifs
Ãvoquent l’ÃĒge oÃđ l’on voyait le patriarche
Ouvrir le sol sacrÃĐ des vallons primitifs.