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Rivières d’Argent

Au lointain abri des rêveuses contrées,
Où la brume étreint les pics élancés,
S’écoulent avec grâce les rivières d’argent,
Mystère de flots aux murmures chantants.

Les ondes scintillent sous la lune ronde,
Comme des serpents d’opale, ils inondent
La vallée de mille et une lueurs,
Dessinant en douceur des chemins de bonheur.

Ces cours envoûtants de richesse liquide,
Tissent leur voyage, énigmatiques guides;
À travers les forets et les champs verdoyants,
Ils bercent la terre de leur chant vivifiant.

La légende raconte en mots enchantés,
Que ces ruisseaux d’étoiles étaient hantés
Par des nymphes d’aurore et de crépuscule,
Dansant dans la brume, évanescence minuscule.

Un veilleur de nuit à la lanterne douce,
Aux genoux fléchis par le poids de la mousse,
Écoutait les ondes lui conter en secret,
L’histoire d’amour entre le ciel et l’abeille discret.

Magie d’anciens sorts dissipée dans l’air,
Faisait perler des gouttes de lumière et de vert;
La rivière disait les maléfices brisés
Par des baisers d’amour sur l’eau déposés.

Mais voici qu’un soir, la rumeur s’élance,
Un cœur de poète s’est penché sur la cadence
Des vagues d’argent sous l’astre de la nuit;
Il y trouva des mots, un sens à sa vie.

Au sein des sillons animés de féerie,
Il observa une forme, reflet d’une nymphe qui prie;
Elle lui offrit des vers, pur trésor intarissable,
Au poète émerveillé par tant de beauté stable.

Il écrivit dès lors, sous le ciel constellé,
Des poèmes sans nombre, au doux parfum d’été;
Récits éphémères d’étoiles et de destins,
Odyssées d’encre, de papier et de chagrins.

Et c’est cet appel des rivières lumineuses
Qui le guida vers des contrées heureuses,
Là où son cœur au diapason de la vie,
Écoutait le monde, ses peines et ses envies.

Au gré des saisons, les eaux évoluaient,
Elles parlaient du temps, de tout ce qui passait;
Du printemps juvénile à l’hiver assagi,
Elles contaient la danse perpétuelle de la vie.

Ainsi la rivière, de ses doux bras d’ecume,
Précieuse amie, veille sur le bitume;
Les hommes, les femmes, dans uns ondulation,
Viennent se ressourcer à son doux animation.

L’onde argentée semble murmurer à l’oreille,
Des vérités cachées, des promesses vermeilles;
Un conseil ancestral, une berceuse ancienne,
Une mélodie pure, qui apaise et qui mène.

À la fin de son chemin, le poète sage,
Comprit que chaque flot est porteur de messages;
Le langage subtil de l’univers entier,
Se trouvait révélé dans le cours de l’eau clair.

Et quand l’aurore étend ses doigts rosés,
Sur la surface lisse, infiniment osée,
Chuchotent les rivières leurs secrets d’albâtre,
Illuminant les cœurs de leur chant de théâtre.

Chacun peut entendre, s’il tend bien l’oreille,
Le discours des rivières, leur éternelle merveille;
Elles nous invitent à retrouver l’essence,
De notre existence et de sa quintessence.

Rivières d’argent, ô veines du monde,
Vous convoquez la joie, l’amour qui abonde;
Dans le langage beau, dansé par vos flots,
Se trouve un reflet de nos plus nobles mots.

Ainsi les êtres humains, dans leur quête infinie,
Dans l’immensité riche de leur propre vie,
Peuvent trouver dans l’eau une sage poésie,
Qui, tel un miroir, reflète leur infinie symphonie.

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