Le poème ‘Soleilland’ d’Edmond Jabès, écrit au XXᵉ siècle, est une œuvre riche en émotions qui explore les thèmes de l’amour, de la perte et de la quête de sens dans un monde souvent chaotique. Jabès, célèbre pour son approche unique de la poésie, utilise des images puissantes et des métaphores évocatrices pour nous immerger dans la douleur de l’absence et la beauté fugace de l’amour.
Un pays oÃđ les ÃĐcriteaux ont des ongles       Â
N’entre pas qui veut  Â
OÃđ les pierres sont hors des paupiÃĻres ravagÃĐes la terre
L’ombre y risque       Â
le matin Les branches combien de nÅuds de soif de fruits les immobilisent
depuis les racines      Â
Un pays une ville au bas d’un mur   Â
oÃđ des enfants jouent à traquer l’air  Â
à crever les grands yeux bleus de l’air          Â
oÃđ les filles soulÃĻvent leur robe d’eau-de-vie
à minuit         Â
Mon amour un pays une viIle une chambre
que l’huile des croisÃĐes prolonge      Â
que le quartz du soir tombant dÃĐlimite         Â
oÃđ les verrous sont des ÃĐcrins de clÃĐ des songes      Â
sur lesquels tu ÃĐcris ton nom Â
oÃđ l’eau coule entre les dogs Â
lorsque flÃĐchit la lampe        Â
Mon amour un pays une ville une chambre un lit
L’univers y germe en frondes d’araignÃĐe semelles de lynx
On entend la vie gonfler les veines
du silence
Toute chose se te et se complait
dans sa forme
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
qui circule
quand tout se tait
Je ne t’ai jamais parlÃĐ de lui
mon frÃĻre mon alliÃĐ
seul à se souvenir
à ÃĐgrener indÃĐfiniment le chapelet glacÃĐ de l’ÃĒme
La douleur met le feu
à l’ombre Les tempes s’irisent
à leur insu
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
 un toit
Cendrillon rÃĐveille des bracelets de fÊte dans le fleuve
avec son pied nu
L’orchestre fait ÃĐclater des fÃĻves d’orgie d’or
amour des chevelures grisÃĐes
On tue comme on chante
Une fille a perdu sa traÃŪne de myrtils de nonchalance
et l’alouette de ses soucis
Les saisons dans les miroirs
abattent leurs cartes truquÃĐes
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit un collier
La faute n’est pas au voile d’arÊte qu’on ÃĐcorche
ni à la perle rÃĐfugiÃĐe dans le grenier
Le marin a la rime facile
Son amie exhibe des boucles de cornes de requin
et une ceinture de lames de faon
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit
J’ai rendu le collier
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
Le toit s’est ÃĐcroulÃĐ
Mon amour un pays une ville une chambre un lit
Le mort est enterrÃĐ
Mon amour un pays une ville une chambre
Le lit est dÃĐfait
Mon amour un pays une ville
La chambre est vide
Mon amour un pays
Quelle ÃĐtait cette ville
Mon amour notre amour
sans pays
N’entre pas qui veut  Â
OÃđ les pierres sont hors des paupiÃĻres ravagÃĐes la terre
L’ombre y risque       Â
le matin Les branches combien de nÅuds de soif de fruits les immobilisent
depuis les racines      Â
Un pays une ville au bas d’un mur   Â
oÃđ des enfants jouent à traquer l’air  Â
à crever les grands yeux bleus de l’air          Â
oÃđ les filles soulÃĻvent leur robe d’eau-de-vie
à minuit         Â
Mon amour un pays une viIle une chambre
que l’huile des croisÃĐes prolonge      Â
que le quartz du soir tombant dÃĐlimite         Â
oÃđ les verrous sont des ÃĐcrins de clÃĐ des songes      Â
sur lesquels tu ÃĐcris ton nom Â
oÃđ l’eau coule entre les dogs Â
lorsque flÃĐchit la lampe        Â
Mon amour un pays une ville une chambre un lit
L’univers y germe en frondes d’araignÃĐe semelles de lynx
On entend la vie gonfler les veines
du silence
Toute chose se te et se complait
dans sa forme
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
qui circule
quand tout se tait
Je ne t’ai jamais parlÃĐ de lui
mon frÃĻre mon alliÃĐ
seul à se souvenir
à ÃĐgrener indÃĐfiniment le chapelet glacÃĐ de l’ÃĒme
La douleur met le feu
à l’ombre Les tempes s’irisent
à leur insu
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
 un toit
Cendrillon rÃĐveille des bracelets de fÊte dans le fleuve
avec son pied nu
L’orchestre fait ÃĐclater des fÃĻves d’orgie d’or
amour des chevelures grisÃĐes
On tue comme on chante
Une fille a perdu sa traÃŪne de myrtils de nonchalance
et l’alouette de ses soucis
Les saisons dans les miroirs
abattent leurs cartes truquÃĐes
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit un collier
La faute n’est pas au voile d’arÊte qu’on ÃĐcorche
ni à la perle rÃĐfugiÃĐe dans le grenier
Le marin a la rime facile
Son amie exhibe des boucles de cornes de requin
et une ceinture de lames de faon
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
un toit
J’ai rendu le collier
Mon amour un pays une ville une chambre un lit un mort
Le toit s’est ÃĐcroulÃĐ
Mon amour un pays une ville une chambre un lit
Le mort est enterrÃĐ
Mon amour un pays une ville une chambre
Le lit est dÃĐfait
Mon amour un pays une ville
La chambre est vide
Mon amour un pays
Quelle ÃĐtait cette ville
Mon amour notre amour
sans pays
En conclusion, ‘Soleilland’ nous invite à contempler la complexité des relations humaines et à réfléchir sur notre propre expérience de l’amour et de la perte. Pour en savoir plus, explorez d’autres œuvres d’Edmond Jabès et partagez vos impressions.