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Sous la Lumière Rouge de la Lune

Sous la Lumière Rouge de la Lune, un poème d’Ilarie Voronca, évoque la quête douloureuse de l’identité dans un monde où l’oubli règne en maître. Écrit au XXe siècle, ce texte puissant invite le lecteur à réfléchir sur le sens de l’existence face à l’indifférence des autres. Voronca, avec une plume délicate et à la fois percutante, parvient à capturer les angoisses et les désirs d’un enfant perdu dans la nuit.
Sous la lumière rouge de la lune: L’enfant dépossédé erre nu et seul dans la rue. Ce n’est plus un enfant maintenant. Il ne se rappelle plus ce qu’il est venu faire dans ce quartier de la ville qui lui semble soudain inconnu sous la lumière rouge de la lune. Perdu entre des millions d’hommes Leur ressemblant de plus en plus jusqu’à ne plus me reconnaître Pouvant aussi bien vivre leur destinée qu’eux pourraient vivre la mienne Avec la faim, le froid inscrits sur le visage Et quelquefois l’extase hébétée d’un désir satisfait Ce n’est pas moi qui ai su faire un outil de mon corps Pour dresser dans la mémoire du monde ma statue Une montagne, une mer ont suffi pour remplir mes poches Dans les villes mon ombre a fui craintive dans les égouts Et quand les promeneurs disaient avec respect : Cette bâtisse est à un tel et ce carrosse Est à un tel et ce jardin et cette vallée sont à un tel Ce n’est pas mon nom que prononçaient leurs lèvres. Mais moi qui n’ai jamais rien eu Comment pourrait-on se souvenir de moi ? Car pour s’en souvenir il faut palper, voir ou entendre Et que pourrait-on voir, entendre ou palper Sur quelqu’un qui n’a que son regard Comme une feuille de nénuphar sur l’eau de son âme paisible. Il y en a certes qui font des actions méritoires Des capitaines qui conduisent des hommes au combat Et si un seul parmi ceux-ci échappe à la mort Il porte témoignage pour la vaillance du chef Il y en a qui demandent des sacrifices aux foules “Que chacun, disent-ils, fasse son devoir Et qu’il se contente d’un salaire minime” Ceux-là on les nomme bâtisseurs d’avenir. Leur pouvoir est grandi non seulement des bêtes, des machines et des pierres Mais des hommes aussi qui font partie de leur avoir. Pour avoir une identité, il ne suffit pas De posséder deux bras, deux jambes, deux yeux, un nez, une bouche Il faut que quelque chose qui est en dehors de vous, vous appartienne Une terre, une maison, une forêt, une usine Ne serait-ce qu’une petite échoppe de cordonnier Une écurie de courses, ce serait parfait mais il ne faut pas viser trop haut Un troupeau de brebis ou même quelques volailles Feraient très bien l’affaire Car l’homme avec ses angoisses et ses soifs d’infini est si peu de choses Que pour qu’il puisse susciter l’estime Il doit s’adjoindre quelque bête ou quelque pierre inerte S’entourer de l’autorité d’une grange ou d’une carrière de sable Alors ceux qui le croisent voient autour de lui Les murs de sa demeure, le souffle de ses buffles Alors sa figure s’augmente de tout ce qu’il possède Et les hommes s’en souviennent Mais moi pour la gloire de qui Ni bêtes, ni gens n’ont travaillé Je suis passé sans laisser de traces Nulle empreinte ne ressemble à celle de mon pas Mes initiales ne sont gravées ni sur l’écorce des arbres Ni sur les croupes du bétail. Ah ! j’ai peut-être été entraîné dans ce passage terrestre Comme un qui se trouve involontairement mêlé À quelque histoire honteuse Il valait mieux que je fusse méconnu Que personne ne puisse dire : “Il était comme cela !” Non rien de particulier dans le visage Je n’ai été ni champion de force ni chanteur, ni meneur d’hommes Quelle chance d’être passé inaperçu Et quand les juges chercheront les noms Ils ne trouveront le mien ni dans les cadastres des mairies Ni parmi les titulaires de chèques, ni parmi les porteurs de titres Non, pas même sur une croix ou sur un morceau de pierre Quelque part se mêlant aux blancheurs d’un ciel bas Mes os seront pareils aux herbes arrachées.
Ce poème d’Ilarie Voronca résonne comme un appel à la mémoire et à l’identité. En explorant les thèmes de l’oubli et de la solitude, il nous encourage à considérer notre propre place dans le monde. N’hésitez pas à partager vos réflexions sur cette œuvre et à découvrir d’autres écrits inspirants de cet auteur.

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