Dans le brouillé de la verdure
Dans le lointain tout proche
Dans le nocturne et dans le trouble
Dans plus de ciel que d’ombre
Dans la clarté des pierres
Dans la blancheur d’un saule
Dans l’or aigu d’une étincelle
Dans la première étoile
Dans le soupir d’un arbre
Dans le sommeil croulant des branches
Dans le frisson d’une aile
Dans le velours des sources
Dans l’eau, dans l’herbe et dans les ronces
Dans ce qui fuit, dans ce qui tremble
Dans ce qui passe avec l’orage
Dans ce qui reste avec la pluie
Dans ce qui tombe et se découvre
Dans ce qui monte et brille et se disperse
Dans ce qui dort, dans ce qui veille
Dans ce qui mêle un son de cloche à la verdure
Dans les rayons de la dernière étoile
Dans la rumeur, dans le silence
Dans la verdure en somme et dans ses grappes
Dans les cailloux luisants de la verdure
Dans son remous, dans son écume
Dans ses parfums de rouille
Dans ses couleurs de porte ouverte
Dans l’air aussi, dans les nuages
Dans le lointain moins proche
Dans le brouillé moins trouble
Dans le nocturne encore
Dans la fraîcheur, dans la rosée
Dans plus de ciel, dans l’aube à poindre
Dans la lumière humide —
Surtout dans la lumière
Dans la verdure ancienne et reconnue
Dans la chanson de la verdure
Et dans moi-même enfin