Les ‘Stances D’hylas’, écrites par Honoré d’Urfé au 17ᵉ siècle, sont un exemple frappant de la poésie française classique, mêlant réflexion personnelle et exploration des thèmes de l’amour et de l’indépendance. L’auteur, connu pour son œuvre ‘L’Astrée’, utilise ce poème pour exprimer les conflits entre le désir amoureux et le besoin de liberté individuelle, faisant résonner des vérités universelles sur les relations humaines.
Je le confesse bien, Phyllis est assez belle Pour brûler qui le veut ; Mais que, pour tout cela, je ne sois que pour elle, Certes il ne se peut. Lorsqu’elle me surprit, mon humeur en fut cause, Et non pas sa beauté ; Ores qu’elle me perd, ce n’est pour autre chose Que pour ma volonté. J’honore sa vertu, j’estime son mérite Et tout ce qu’elle fait ; Mais veut-elle savoir d’où vient que je la quitte ? C’est parce qu’il me plaît. Chacun doit préférer, au moins s’il est bien sage, Son propre bien à tous ; Je vous aime, il est vrai, je m’aime davantage : Si faites-vous bien, vous. Bergers, si dans vos cœurs ne régnait la feintise, Vous en diriez autant ; Mais j’aime beaucoup mieux conserver ma franchise Et me dire inconstant. Qu’elle n’accuse donc sa beauté d’impuissance, Ni moi d’être léger ; Je change, il est certain ; mais c’est grande prudence De savoir bien changer. Pour être sage aussi, qu’elle en fasse de même, Egale en soit la loi. Que s’il faut par destin, que la pauvrette m’aime, Qu’elle m’aime sans moi !
À travers ‘Stances D’hylas’, Honoré d’Urfé nous invite à réfléchir sur la complexité des sentiments amoureux et la nécessité de rester fidèle à soi-même. N’hésitez pas à explorer davantage les œuvres d’Urfé pour une immersion totale dans sa vision du monde et ses réflexions sur l’amour.