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Sur le Sort de la Poésie en ce Siècle Philosophique
Dans ‘Sur le Sort de la Poésie en ce Siècle Philosophique’, Michel Paul Guy de Chabanon critique la transition d’un siècle poétique à un siècle savant. Ce poème illustre avec brio comment l’exigence du savoir et de la raison a détourné l’esprit humain de son essence artistique et émotionnelle. À une époque où la science triomphait, Chabanon nous rappelle l’importance cruciale de la poésie et de la sensibilité humaine.
Ainsi s’est accompli ce soudain changement D’un siècle poétique en un siècle savant : Ici l’un dirigea le compas, et l’équerre Définit l’étendue et mesura la terre. Là, de l’âme et de Dieu l’observateur profond Osa fouiller sans cesse un abîme sans fond. Plus loin, dans son réduit, le teint pâle et l’œil triste, Ainsi s’est accompli ce soudain changement D’un siècle poétique en un siècle savant : Ici l’un dirigea le compas, et l’équerre Définit l’étendue et mesura la terre. Là, de l’âme et de Dieu l’observateur profond Osa fouiller sans cesse un abîme sans fond. Plus loin, dans son réduit, le teint pâle et l’œil triste, Calcula lentement le sévère algébriste : D’un objet délicat sous le verre aperçu. L’adroit naturaliste observa le tissu ; La chimie allume ses flammes dévorantes, Où les corps dépouillant leurs formes apparentes Ne dérobent au feu dont ils sont consumés. Que les seuls éléments qui les avaient formés. Ainsi par ses efforts l’active expérience Ouvrit un long chemin tracé vers la science, Et le raisonnement, éclairé par les faits, Remonta vers la cause en voyant les effets ; Partout il étendit son rigoureux empire, Il régla jusqu’à l’art de penser et d’écrire. Que ne devons-nous pas à ses soins précieux ? La lumière en naquit ; elle éclaira nos yeux ; Mais tandis que l’esprit s’appliquait à connaître, L’âme se refroidit et perdit de son être : L’oreille à tous les sons parut s’accoutumer ; Les bouillons de l’esprit si prompts à se calmer Tombèrent tout à coup comme un flot qui s’apaise ; Et tel que le métal bouillant dans la fournaise, Dès qu’un froid pénétrant le saisit et l’atteint. En masse resserré s’endurcit et s’éteint ; L’esprit, enfant des cieux, souffle vague et mobile, Feu brillant et léger, flamme prompte et subtile, Sous des travaux glacés contraint à s’endurcir. Vit son plus bel éclat s’éteindre et s’obscurcir. Dès lors sur nos talents rendu plus difficile, Les assujettissant à son flegme tranquille. Il a substitué par un prompt changement La méthode à l’instinct et l’art au sentiment.
Ce poème pousse à réfléchir sur notre rapport à la science et à l’art, et invite chaque lecteur à redécouvrir l’importance de la créativité face à la rationalité. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Chabanon pour approfondir cette réflexion.