back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !

Un Mot sur Dorat

Dans ‘Un Mot sur Dorat’, Armand Charlemagne s’inscrit en faux contre les jugements sévères de ses contemporains à l’égard de l’œuvre de Dorât. Poème emblématique du Parnasse, il célèbre la légèreté et la créativité au sein du paysage littéraire français du 19ᵉ siècle. Ce texte, riche en ironie et en réflexions sur la nature de la poésie, invite le lecteur à reconsidérer les critères de la beauté littéraire.
Aimer
Dorât, quelle folie!
Qu’a-t-il fait pour être illustré ?
De petits vers sans énergie,
Des romans sans philosophie,
Plus d’un drame décoloré.
Mainte insipide fantaisie
Au ton pédant, maniéré ;
Bagatelles, c’est démontré.
Qu’il est urgent que l’on oublie
Chez le
Français régénéré. »
C’en est fait : telle est la sentence
Qu’enregistrent tous nos journaux ;
Et de tous ces greffes banaux
Ainsi l’anathème se lance,
Que nos rimailleurs jouvenceaux,
Endoctrinés en conséquence,
Mettent
Dorât au rang des sots.
Pardon, censeurs petits et gros ;
Mais moi, j’aime en tout l’évidence ;
Et vous n’êtes que des échos,
Instruits et siffles en linots
Par l’envieuse intolérance.
Mais vous, célèbres directeurs
Du
Parnasse et de son domaine,
Décadaires dispensateurs
De la gloire contemporaine;
Certes, vous avez de l’esprit,
Du tact, des lumières suprêmes :
Nul sur ce point ne contredit ;
Car le public en est instruit
Trois fois chaque mois par vous-mêmes.
Poursuivez ; d’un poids de lauriers
Accablez-vous, vous et les vôtres,
Et chargez-en vos écoliers ;
Ils le rendront à leurs apôtres.
Dans le comité des auteurs
On ne se pousse comme ailleurs,
Qu’en s’épaulant les uns les autres.
Mais (retenez cet avis-là)
En portant les vivants aux nues,
Ne renversez pas les statues
Qu’à quelques morts on éleva. À l’asile où
Dorât repose,
Au sein de l’immortalité,
Cessez de disputer la rose
Dont le parfuma la beauté.
Railler qui ne peut se défendre
Est un trait qui me choque fort.
Et si
Dorât n’était pas mort.
Allez, il saurait vous le rendre.
Contre un escadron de rivaux,
Faiseurs de vers et de journaux,
Il avait ses répliques prêtes ;
Dans ses gaîtés par-ci, par-là,
On se souvient qu’il décocha
Des épigrammes pas si bêtes.
Ne disputons pas sur les goûts :
J’aime
Dorât ; que voulez-vous ?
Moi, je goûte assez sa manière
Leste, expéditive et légère.
Qui n’exclut pas le sentiment,
Son tour d’esprit un peu caustique,
Qui désola plus d’un pédant.
Ses petits vers qu’en badinant
Il épiçait de sel attique,
Et qui cachaient assez souvent
Un produit très philosophique
Sous l’écorce de l’agrément.
J’ai retenu de vos blasphèmes : «
De la nature il s’écarta. »
Voyons, qu’entendez-vous par là ?
Et vous entendez-vous vous-mêmes ?
Rigoristes trop absolus,
Dans votre amour pour la nature,
Prêchez-vous en littérature
Les dogmes de
Jansénius ?
C’est un zèle, je vous assure, À désoler le genre humain ;
Et c’est en père capucin
Défendre aux belles la parure.
Malgré le poids de votre arrêt.
Et votre austérité choquante,
Une muse en est plus piquante
Sous un petit chapeau coquet.
Prise qui veut les bouderies
D’un cœur profondément brisé,
Les lamentables bergeries.
Le céladonisme empesé;
Moi, bien ou mal organisé,
Je n’aime pas les élégies :
Dans l’amour je hais les langueurs,
Et j’abandonne aux tragédies
Le désespoir et les fureurs.
Vive une muse irrégulière
Qui papillonne sur les fleurs,
Sur un flageolet volontaire.
Chante l’amour et ses douceurs,
Ou sur un tapis de fougère,
Déplore gaîment ses malheurs !
Ce poème nous pousse à réfléchir sur l’importance de la diversité poétique et à apprécier les voix uniques dans le monde de la littérature. N’hésitez pas à explorer plus d’œuvres d’Armand Charlemagne pour découvrir son héritage culturel.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici