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V. H.

Le poème ‘V. H.’ de Hubert Juin nous transporte dans une contemplation puissante de l’automne, de la mémoire et de l’érosion du temps. Écrit dans un style évocateur caractéristique, ce poème aborde des thèmes universels qui touchent à l’intime et à la nature. Hubert Juin, figure marquante de la poésie contemporaine, parvient à capturer l’essence des souvenirs et la beauté fugace de la saison, éveillant en nous un sentiment de nostalgie et de mélancolie.
Pour Paul Otchakovsky -Laurens Dans les grands arbres rideau qui coupe l’œil là-bas au fond avec les ramiers malgré tant de poèmes tombés parmi les feuilles le lin les ors les mots vifs emportés où sont peut-être les mortes qui parlent Funèbre abri décomposé Le cœur frappe L’air sacré dressé sur le rien le cillement à peine d’une porte fermée entre deux vers où commence le recommencement Et la main peine s’acharne grave les lettres Le poème cérémonieux dit le dedans l’ impur les plis les lèvres du sexe Ne parle pas Désigne parmi les ramiers maintenant rameutés dans le creux du jour ce qui barre les lèvres Alors – dit-il – l’océan se retourne et c’est le rideau levé des arbres là-bas au fond lorsque s’évanouit l’éclat des maisons les yeux ce qui porte le nom depuis les os jusqu’aux chairs ô périssables déjà fanées Et tard sont venus les hommes buissonniers coupant par la traverse Et tard il pleuvait L’automne roux pesant passait au large avec les ramiers dans le fond de la forêt dissimulés plumages chauds dans les arrière-pays Les branches si lourdes avec l’automne tardif et les pluies Ils parlaient à l’envers du regard où se niche la pluie l’or vieux Puis ils revenaient à la charge les ramiers cachés dans les hêtres lourds Puis ils repartaient sans visages et l’océan retourné malgré tant de poèmes s’évadait loin des cages loin des oublis de l’enfance Depuis le temps les automnes avec rien dans le paysage qu’un paraphe d’eau Quelque signe effacé traversé d’arbres Sans doute la voix se brisait-elle Mais – dit-il – il faut hisser les fleuves lever les pierres toiser l’ombre L’automne passait au loin au fond des choses tel un bras armé de faux Les terres assoiffées pourtant Les grandes mains dessus les phrases comme si le commencement n’avait pas eu lieu Les mots pourtant Et ils s’effacent plumages vains ébouriffés L’oeil pourtant posé tel un mont Funèbre rideau des grands arbres barrière où se casse le bruit se brise en éclats Les ramiers s’égaillent dans l’automne luisant de branches Un œil Crevé d’échardes Alors la moisson s’alourdit Fantôme Insaisissable Echarpe dénouée Livrée aux épines Chair profonde creusée labourée par les chevaux vainqueurs Plis désenlacés murmures des lèvres dans le muet du corps Ce sont – dit-il – des haies vagabondes qui ferment le paysage le condamnent le hissent jusqu’à la fenêtre la plus haute avec le chant du soir Ce sont des maisons pourtant des demeures âcres et poreuses où la servante à perdre haleine se met nue Elle revient d’un long désir et presse une écharpe de laine entres ses lèvres sous son ventre Le poème se dénoue et l’odeur d’algue le porte jusqu’au cri profond jusqu’à l’œil luisant humide là-bas au fond d’un corps retourné jusqu’à proclamer enfin son nom L’ œil parle dans le suint la paille du pubis les grands arbres en rideau qui interdisent d’aller plus loin Dans le passage d’un dix-huit octobre après-midi la servante emportée par les chevaux de pluie c’est l’automne et les arbres pourtant sont immobiles le front coiffé de feux les mains lasses maintenant couvrent les seins s’efforcent d’ajuster les linges volent à la découverte du corps désert l’habillent de mots La morte qui parle est dans la forêt dessinée Elle s’éloigne dans le rouge avec les baies les ramiers revenus du dedans les ailes gluantes encore Le poème pourtant et tant de poèmes qui sont inutiles Leurs ongles crissent contre la vitre là-haut glissent et perdent l’océan des cuisses la mince nuée du nom secret dénudé flamboyant parmi les draps froissés le jeu des doigts et la servante se dilue s’enfonce s’oublie aux pentes de la rêverie là-bas dans le fond du paysage où sont les airelles et le gémir funèbre L’œil conquiert à nouveau la lande le jour d’octobre et l’automne comme un manteau de glycines Puis on ne la voit plus Elle s’est enfouie en elle Le nom s’est perdu en rayant les lèvres et donnant la honte au duvet du sexe Le cœur le peut-il Il bat et pourtant non loin des maisons il y a des fermes avec le remembrement des terres Puis les plaines qui sont griffues. Et l’ancolie qui recueille l’eau la feuillette et jette les pages striées de consonnes de lettres majuscules de noms qui sont des masques Puis le chemin s’en va le ciel sur son dos Puis le rideau des arbres se déroule coupe le paysage le plie rangeant les couleurs des astres les os toutes les parures de la morte qui parle Puis le monde se résorbe quitte l’œil lui échappe s’écarte d’un mouvement alerte Tant de poèmes ont roulé vers le bas-côté de la route Déjà Tant de mot piégés rongés roulés en boule Papiers mis au secret interdits Les ramiers dorment plumage peints là-bas à l’ autre bord de la parole Un corps ouvert ce dix-huit octobre tel un roncier Lui sait qu’il y avait ici des livres aussi lointains que des lieux d’herbe Ils s’acheminent doucement vers le rien et les mains passent ainsi les voleurs de légende lorsque les enfants sont pris de fièvre et gémissent parce que ce dix-huit octobre les éloigne les b’illonne les offre aux brefs recours des pelouses ordonnées Le théâtre hâtif qui fait les routes domestiques les mots asservis l’ortie consentante et triste Il y en a pourtant qui naviguent seuls Il y en a – dit-il – qui nous parlent nous disent Disent le nom de la servante dedans le lit défait lorsque l’or des cheveux écrit le sein captif la main perdue dans le dedans des lourdes cuisses Il y en a – dit-il – qui sont semblables aux grands arbres là-bas au fond lorsque l’automne et ses pluies chassent en plaine Et tant tant de poèmes noués pour retenir un dix-huit octobre aux dents de feuilles Alors les ramiers rient là-haut dans l’armoire close dessus des odeurs de lavande et de fruits frais Il n’est plus rien que l’énigme d’un nom perdu Deux lettres tracées dans l’épaisseur des tours et l’autre la seconde désigne le bas l’oubli et ce qui demeure du chemin lorsqu’il n’y plus de chemin La statue de rien qui s’élève s’édifie dans le dedans pareille à un cygne égaré dans le pays imaginaire des sources bleues des eaux vêtues de neuf Il reste un plumage d’oiseau taiseux Encore deux ou trois sursauts Trépas Une goutte de sang barrant le bec Le noir pourtant Et tant tant de poèmes depuis accumulés au chevet des grands arbres avec les pluies Et dans ce silence tumultueux L’océan renversé La servante agite la main Elle est couverte Oublieuse Oubliée Vaines lèvres Livres Et le vent soudain debout.
À travers cette œuvre, Hubert Juin invite le lecteur à réfléchir à la nature éphémère des souvenirs et à l’impact du temps sur nos vies. N’hésitez pas à explorer d’autres poèmes de cet auteur pour plonger plus profondément dans son univers poétique.
Auteur:Hubert Juin

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