Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .
Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.
⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.
Profitez-en !
Vente au Rabais
Vladimir Maiakovski, figure emblématique de la poésie révolutionnaire russe, offre dans ‘Vente au Rabais’ une puissante méditation sur la condition humaine, jonglant entre le désir, la pauvreté matérielle et la richesse spirituelle. Écrit à une époque de bouleversements politiques et sociaux, ce poème reste une invitation à reconsidérer la valeur des mots en tant que trésors inestimables.
Que je charme une femme et qu’un roman j’ébauche, que même, par hasard, je regarde un passant, et prudemment chacun met sa main sur sa poche. Pourtant que pourrait-on prendre à des mendiants? Client pour ma sagène (1) au cimetière en friche, combien de temps encor va s’écouler avant qu’on sache que je suis infiniment plus riche que n’importe lequel de ces Pierpont Morgan (2)? Je ne suis aujourd’hui qu’un pitre qu’on redoute, mais dans combien de temps des professeurs zélés commenteront mes vers ? je serai mort, sans doute, que de faim je crève ou d’un coup de pistolet. De sa chaire un crétin au gros front bosselé va dire que j’étais moitié Dieu, moitié Diable; où, comment, depuis quand je serais évocable… si bien qu’on ne saura si c’est moi ou pas moi! La foule vaniteuse enfreindra toutes bornes, accourant empressée et, dans un grand émoi, sur ma tête peindra l’auréole, ou des cornes… Ecoutez! Tout, oui tout ce dont mon âme est pleine: ses trésors ne pouvant même pas se compter dont s’ornent tous mes pas vers l’immortalité où veille agenouillée une assemblée humaine, tout cela, tout cela, je vous l’offre à présent pour un seul mot humain, un seul mot caressant. Venez donc par les champs ou par les boulevards, venez à Pétersbourg de partout sur la terre! Ma couronne sans prix, couronne de lumière, est rue Nadejenski à vendre moins d’un liard! Un mot venant du cœur est son prix véritable! Allons! ce n’est pas cher… Pourtant c’est introuvable. Extrait de: 1993, Anthologie de la Poésie Russe, (Gallimard Poésie)
Ce poème nous pousse à réfléchir sur ce qui constitue véritablement la richesse dans nos vies. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Maiakovski pour découvrir sa vision unique du monde.