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Pétition D’une Fleur
Le poème ‘Pétition D’une Fleur’ de Sophie d’Arbouville résonne avec un profond élan de sensibilité envers la nature et les liens maternels. Écrit en 1840, ce poème est une ode à une petite fleur qui craint l’hiver et recherche refuge auprès de sa châtelaine. À travers des métaphores délicates, l’auteur nous rappelle l’importance du soin et de la compassion, tant envers les êtres vivants que la flore qui nous entoure.
À une dame châtelaine. (Pour la construction d’une serre.) Pauvre fleur, qu’un rayon du soleil fit éclore, Pauvre fleur, dont les jours n’ont qu’une courte aurore, Il me faut, au printemps, le soleil du bon Dieu, Et quand l’hiver arrive, un asile et du feu. On m’a dit — j’en frémis ! — qu’au foyer de la serre Je n’aurai plus ma place, et mourrai sur la terre Au jour où l’hirondelle, en fuyant les frimas, Vole vers les pays où l’hiver ne vient pas. Et moi, qui de l’oiseau n’ai pas l’aile légère, Sur toi, contre le froid, j’avais compté, ma mère ! Pourquoi m’abandonner ? Pauvre petite fleur, Ne t’ai-je pas offert l’éclat de ma couleur, Mon suave parfum, jusqu’aux jours de l’automne ? Ne t’ai-je pas donné ce que le ciel me donne ? Si tu savais, ma mère, il est dans ce vallon, Non loin de ton domaine, un jeune papillon Qui versera des pleurs, et mourra de sa peine, En ne me voyant plus à la saison prochaine. Des sucs des autres fleurs ne voulant se nourrir, Fidèle à son amie, il lui faudra mourir !… Puis une abeille aussi, sur mon destin, s’alarme : Sur ses ailes j’ai vu briller plus d’une larme ; Elle m’aime, et m’a dit que jamais, sous le ciel, Jeune fleur dans son sein n’avait eu plus doux miel. Souvent une fourmi, contre le vent d’orage, Vient chercher vers le soir l’abri de mon feuillage. Te parlerai-je aussi de l’insecte filant, Qui, sur mes verts rameaux s’avançant d’un pas lent, De son réseau léger appuyé sur ma tige, À tout ce qui dans l’air ou bourdonne ou voltige, Tend un piège adroit, laborieux labeur Que ta main va détruire en détruisant ma fleur ? Et puis, quand vient la nuit, un petit ver qui brille Me choisit chaque soir, et son feu qui scintille, Lorsque mes sœurs n’ont plus pour elles que l’odeur, Me permet de montrer l’éclat de ma couleur. Tu vois, je suis aimée ! et cette heureuse vie, Me serait, à l’hiver, par tes ordres ravie ?… C’est ton or qui m’a fait quitter mon beau pays, Où, des froids ouragans je n’avais nuls soucis ; Aussi je pleurais bien au moment du voyage… — L’exil est un malheur qu’on comprend à tout âge ! Mais une vieille fleur, estimée en tous lieux, M’a dit qu’auprès de toi mon sort serait heureux ; Qu’elle avait souvenir, jusques en sa vieillesse, D’avoir fleuri pour toi du temps de sa jeunesse ; Qu’aussitôt qu’on te voit, t’aimer est un devoir, Qu’aimer paraît bien doux quand on vient de te voir ; Que tu n’as pas un cœur qui trompe l’espérance, Que les amis te sont plus chers dans la souffrance, Et que petite fleur, flétrie et sans odeur, Trouverait à l’hiver pitié pour son malheur ; Que tout ce qui gémit, s’incline, souffre et pleure, Cherche, sans se tromper, secours dans ta demeure ; Que, tes soins maternels éloignant les autans, Auprès de toi toujours on se croit au printemps ! Allons, construis pour nous une heureuse retraite, Et Dieu te bénira… car c’est lui qui m’a faite, Et simple fleur des champs, quoique bien loin des cieux, Comme le chêne altier, trouve place à ses yeux. Extrait de: Poésies et nouvelles (1840)
En fin de compte, ‘Pétition D’une Fleur’ nous pousse à réfléchir sur notre rôle de protecteurs de la nature. Ce poème touchant de Sophie d’Arbouville mérite d’être redécouvert et partagé, incitant chacun d’entre nous à préserver la beauté fragile qui nous entoure. N’hésitez pas à explorer davantage d’œuvres de cet auteur ou à partager vos impressions sur cette magnifique pièce.