back to top

Utilisation des poèmes : Tous les poèmes de unpoeme.fr sont libres de droits et 100% uniques "sauf catégorie poésie classique" .

Vous pouvez les utiliser pour vos projets, écoles, affichages, etc., en mentionnant simplement notre site.

⚠️ Les poèmes soumis par nos lecteurs qui souhaitent en limiter l'usage auront une mention spécifique à la fin. En l’absence de cette mention, considérez-les comme libres de droits pour votre usage personnel ou professionnel.

Profitez-en !

Partagez votre talent avec nous ! ✨ Envoyez vos poèmes et histoires via ou utilisez ce formulaire.
Tous les styles sont bienvenus, tant que vous évitez les sujets sensibles. À vos plumes !
Article précédent
Article suivant

À la Tombée du Plafond

Au cœur de l’œuvre de Lucien Becker, le poème ‘À la Tombée du Plafond’ se distingue par sa capacité à relier la nature aux tumultes de l’âme humaine. Écrit dans un contexte de grande réflexion sur les relations entre l’homme et son environnement, ce poème explore des thèmes universels tels que la solitude, la souffrance et l’émerveillement face aux merveilles de la nature. La richesse de son langage et de ses images crée une expérience immersive, invitant les lecteurs à redécouvrir leur propre relation avec le monde qui les entoure.
I Le vent n’a pas voulu votre haleine l’oreiller s’est vidé de sommeil Les colchiques sont des étoiles épuisées et le matin glisse sur eux de son pas mouillé de paupières pleines Les bas mal tirés de l’aube s’éclairent à peine de cuisses vernies La fausse éloquence des usines le rire faux des fenêtres ne veulent plus se taire Les murs se regardent sans comprendre La buée est restée l’écorce docile des maisons La tête ne pense pas dans la gelée des vitres derrière la fenêtre il y a un grand vide que ne peut chasser la main Un vent fumeux un vent décapité déborde au-dessus des trottoirs amassés contre les portes closes Pas un couteau de soleil dans le dos la voix de la femme a la forme de sa robe une tête sans yeux regarde derrière nos têtes des signaux indéchiffrables heurtent nos certitudes La pluie qui scie la porte a pourri tant de cadavres mal enterrés La lumière ne peut plus remonter retenue dans les lampes livides et dans les bouteilles bues II Le jour fait de grands gestes de sa main prise dans le volet mais la fenêtre est levée comme un couteau Le miroir est profond de toute la chambre Le rideau n’est pas encore hésitant du passage féminin de la lumière la tête coupée de sommeil est sur le lit La rue passe sur le plafond et la suie de l’obscurité tombe s’arrête à l’accueil des portes vitrées droites dans leur col Comme une montre le jour avance avec le bruit que fait le pont sortant de l’herbe Le dormeur est toujours mort de ses paupières collées comme des fruits privés d’air III Un oiseau chante dans les couloirs de l’espace où la solitude est égale et stable entre les feuilles La lumière déforme les regards enferme l’ombre dans son étui de soleil Quelque part un piano se défend de pleurer un tas de feuilles mortes respire doucement quelque part dans une maison calme le jour se peigne à travers les volets les toits ne bougent pas malgré leur fièvre les cheminées sont droites comme des plantes et le ciel monte d’elles très haut vers le soleil vers l’horizon où s’attache la hanche de la terre une feuille d’ortie transparente de lumière un moulin de verre bat sur la ville nocturne un coup d’aile de clarté dévaste la terre la grande peur se retire des espaces visibles IV L’hiver expose ses miroirs à la terre qui entre dans le village sur la pointe des pieds aux saules gantés de tout le ciel C’est le moment de croire à la vie éternelle par les nuits ramées de nos pauvres lampes de se défendre contre le soleil endimanché qui ne connaît personne de son monocle froid Le ciel est plus cassant sur les terres amarrées par le gel Le vent bouscule les passantes de la fumée envie les lits larges comme des plafonds Les vitres sont noires et dures le jour n’y taille plus ses couteaux les murs sont pensifs les visages sont hauts comme des cheminées l’amour couve sous ses mains moites ses caresses démesurées la campagne n’approche des routes que par quelques pas dans la neige elle reste des jours sans un mot de vent qui s’use plus loin aux murs du village parfois se casse le doigt sec d’une herbe et la nouvelle se propage jusqu’à la ferme le vent qui renifle la senteur du charbon rentre à la même heure nocturne dans sa chambre mal chauffée V Ies oiseaux se lèvent et de leurs ailes se détachent les seins légers de l’air les champs se taisent de toute leur rosée la terre qui façonne le pain frais du soleil n’a de tremblement que celui de ses feuilles qui repoussent les battants du vent taché de l’ombre des branches Ses tempes sont claires comme celles des enfants Les fenêtres se dévisagent mais il reste de la nuit en elles comme une flaque voyageuse à la pointe des seins Ma tête sort de son col de sommeil et retrouve sur les murs les hautes bornes du matin La mémoire rappelle ses promeneurs levés de la même nuit que moi et c’est la même affluence que je ne peux disperser vers qui vers quel être disponible le même éploiement de peines bien appris qui font un pont de mes yeux ouverts à mes yeux fermés La tête regarde la main partir à son travail quotidien VI Elle a de grands yeux qui font le tour de la tête paupières dociles comme des céréales ma bouche décroise vos craintes et laisse tomber des feuilles de plaintes prêtes sur la branche blessée de la gorge et fond avec toutes les racines qui puisent au plus obscur du tourment la force de m’entourer de l’ombre de ma nuit un beau regard pesant qui avait les yeux noirs et qu’entre deux alcools mon rêve obtint pour ses noces comme une cloche battante d’insomnie Regard dévisagé par une vie entière tu es ma défense contre la mort tu es la détresse quotidienne qui souffle de mon cœur Trop de sentiers tournent sans hâte au fond des bois trop de lampes veillent dans la mémoire noire trop de reflets brisent ta chair étonnée avant cette mort où mers éteintes tous passages refermés nous serons les cristaux d’une étoile fausse VII Les péniches blanches et cuivrées de l’été sont très loin très droites très sûres et leur calme blesse ma colère toute prête on ne voit rien on pressent qu’il se déplace quelque chose derrière le rideau des céréales et là où l’avoine et le blé sont moins denses La tête des chevaux et l’échelle des voitures dérangent le rêve des campagnes Le jour m’apporte son démenti le plus nu et je saigne par places de toutes ses étoiles de tous ses rayons déracinés par le couteau noir des profondeurs mais l’ombre est plus large et plus féconde et sa quête aveugle de vierge apeurée charge le soleil de ses jambes hautes et dures décapite ma tête (le battement plus frais des yeux) avec celle somnolente des collines se renverse dans l’éclatement d’un nuage et tous les insectes du regard se posent sur une épaule ouverte dans une femme VIII La tête nette comme un os l’œil gauche comme un œuf à la coque la main poignée d’alarme et de désespérance plus nécessaire que le fond des yeux toujours cernés par des hauteurs sont dans leur gant loin l’un de l’autre La nuit attend la naissance du silence Une rumeur rencontre des tiges de blé qui ne veulent pas dormir de leur beau regard brisé de tant de paupières consentantes Les étoiles attendent le train je ne vois plus clair que par elles que par leurs fentes La joie s’ouvre comme une huître et la pomme du rire roule jusqu’à la mer avec des arrêts dans les grandes villes au bord des ponts où la terre fuit IX Tu frappes des routes qui ne sentent rien on t’ouvre des bras qui n’ont pas de charnières tu veilles sous la lampe du front tout le visage rassemblé dans un sourire tu endors ton corps dans le lit tu t’y refermes avec des gestes qui sont ceux mêmes de ton enfance mal cicatrisée ta pipe est plus chaude que ton cœur ta vue est plus sûre que celle de ta mémoire frappe plus fort ton pied désorienté par les mille années de sommeil d’une nuit et ce vent rocheux debout sous les nuages flétris qui niche dans l’oreille encore tiède tu ne le quittes pas au premier tournant tu respires sa brûlure étoilée il te ferme toutes les portes il fume des cheminées endormies et ton songe tendu de feuillage mouillé fait place à la clarté nerveuse du jour qui pose un regard sur chaque pierre apparue et n’atteint pas la nuit centrale qui monte avec les doigts du sang derrière les vitres où se fane ton œil X Le seau de l’orage sur la tête nue des prés les flaques d’où s’élève le nuage et que les feuilles traversent en barques montent jusqu’au bord d’une autre flaque et s’attendent Les pigeons émietteurs de soleil égalisent à coups d’aile un ciel lavé Un passant cherche une rue où les poules de la terre ont pondu des cailloux où les arbres sifflent les feuilles parties vers d’autres arbres d’autres ruches Dans les villages horizontaux les maisons contre leurs bancs écoutent le soir verrouiller la terre des fleurs sèchent sur la tapisserie la fraîcheur est debout dans les couloirs le vent déborde un peu de sa vallée et la fumée entre dans l’éternité XI O pauvreté de mes veines comme des rides sous la peau je monte mes tourments à vos étages difficiles vous faites le tour de ma vie sans me voir sans connaître le doute que mène parmi moi votre attelage docile Mes blessures sont vos blessures et de cet œil de sang où toutes vos prunelles abordent vous voyez mal les chemins de la terre où les flaques de regards se séparent et se vident d’un trait sans même l’éclat d’un regret Vous n’entendez pas ma voix vous êtes si loin dans vos mains dans les grottes où je n’ai pas accès et haletantes vous dites au cœur que le monde est plus clair et plus grand que XII Je veux bien me planter au centre du vent mais pour une minute fraîche et oculaire comme les andains de rosée La peur fumeuse se découd comme l’incendie sous le toit Elle est dans la poche au carrefour des lignes de la main sa parole est une peau ensommeillée mal vêtue de soleil son ressort de hasards sous le cœur monté sur aubépine avec de brusques détentes dans toute la vannure des signes très brefs sur la portée des cils elle est plus rouge que la joue en plongée que l’invasion de l’oxyde sous l’ongle du fer un poumon fait pour l’éclatement l’annule de toute sa respiration et la peur se distingue à peine de la paille offerte par les mains de la haie après les moissons généreuses Le danger de soleil est imminent dans le matin qui s’ouvre comme une porte la nuit est comme une pêche de désirs qui pousse sur la terre et l’épouvante dans l’arbre creux du songe s’allonge se perd aux mille raisons des racines
En fin de compte, ‘À la Tombée du Plafond’ nous pousse à réfléchir sur notre place dans un monde en constante évolution. N’hésitez pas à explorer davantage d’œuvres de Lucien Becker pour enrichir votre compréhension de la poésie moderne et ses thèmes récurrents.

💖 Soutenez notre travail ! 💖

Si nos poèmes et histoires ont touché votre cœur et apporté un peu de lumière à votre journée, nous vous invitons à soutenir notre projet, chaque don, même modeste, nous aide à continuer à créer et partager ces moments de douceur, de réflexion et d'émotion avec vous.
Ensemble, nous pouvons faire grandir cet espace dédié à la poésie et aux histoires, pour qu’il reste accessible à tous.

Merci de tout cœur pour votre générosité et votre soutien précieux. 🌟

➡️ Faites un don ici

Laisser un commentaire

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici