Vraiment rien ne se passe, ne me tracasse.
Je sens mes nerfs brûlés se dessécher
Encore abandonnés comme un morne varech,
Sentant le sel, le sable et la méchanceté d’un soleil dédaignant
J’attends, j’entends mes viscères patienter
Organes convalescents mais prêts à se signaler.
Je fais de tendres efforts
Pour espérer le battement des horloges de la marée
Presque violente et comme moi indignée des malheurs
De ce monde qu’il faut subir.
Ou alors, ou bien alors,
Cette marée basse qui éloigne les oiseaux des rivages
Et s’amuse à devenir miroir pour le grand ciel scintillant
Du bleu exquis d’un ange
Où l’on sent que tout est possible
Et digne d’être chanté, de s’enchanter du passé,
Des enfants et des prières à peine murmurées des
Justes
Méconnus comme il se doit.
Au-dessus, sur la ville corsaire, le cri joyeux et cruel des mouettes.
Ce cri encourage à me souvenir, à redevenir l’enfant exalté de tout
Ou le vieillard « abymé » qui fait de lumineux projets
Juste avant l’arrivée de l’Ankou >.