Chant de l’Exil et du Serment Perdu
I
Dans l’ombre épaisse d’un soir aux sombres reflets,
Un voyageur lointain errait, cœur meurtri, égaré,
Exilé du doux pays où jadis son âme voyait
L’éclat d’une aurore en des jours de feux parfaits.
Ses yeux, noyés d’amertume, reflétaient les regrets,
Tandis qu’en sa poitrine se mourait un serment,
Promesse sacrée tissée en des instants fervents,
Qui, brisée par le destin, semblait à jamais défait.
Le sentier d’un solitaire guidé par le vent,
L’emmenait en une forêt au passé hanté et froid,
Où murmure le chuchotement des esprits d’autrefois,
Sous l’arbuste des souvenirs, aux allures de firmament.
Le ciel, de nuages lourds et d’ombres effleuré,
Temptait l’âme errante aux rêves d’un amour oublié,
Promesse inassouvie, lieur d’espoirs brisés,
Qui, par le temps, se consumait, d’un feu fatal consumé.
II
Dans ce bois mystérieux, aux sentiers qui se perdent,
Chaque arbre semblait porter en soi un vieil écho
D’une époque d’allégresse aux accords plus hauts,
Où l’on scellait l’éternité en serments que l’on garde.
Mais le destin, cruel maître à l’instant infâme,
Força le voyageur à rompre l’unique loi,
Celui qui liait son cœur à une amante en émoi,
Promise au monde en pleurs et aux cieux qui se font blâme.
« Ô toi, douce apparition, entends ma prière,
Rends-moi l’éclat fugace d’un rêve effleuré ;
Je jure solennellement, par l’ombre des feuillages tourmentés,
Que mon âme errante saura briser l’amère frontière »
Murmura-t-il aux murmures d’un vent de désespérance,
Mais l’écho se perdit, en vain quitta l’indifférence,
Et le serment jadis scellé, réduit à pâles promesses,
S’effaça, tragique, dans le baiser de l’errance.
III
Les pas résonnaient sur le tapis d’un vieux sentier,
Où sous la mousse séculaire, le temps s’était figé,
Réminiscence d’un passé où l’espoir s’était figé,
Et la forêt, en silence, racontait ses secrets.
L’âme en peine, le voyageur, aux pensées alanguies,
Revoyait les jours sains où l’amour courait, sincère,
Avant que le destin funeste n’impose sa guerre,
Et ne brise à jamais l’étoffe de ses harmonies.
« Ô forêt aux larmes, entends mon douloureux récit,
Confie à tes branches le fardeau de mes errances,
Et dans le souffle du vent, légitime ma souffrance,
Que mon cœur puisse, en ce chemin, consoler son mépris. »
Mais nul écho, nul murmure ne répondait à sa voix,
Et seule l’ombre obscure, compagne de ses tourments,
Conservait le secret d’un serment naguère ardent,
Que l’homme brisa, vaincu par des vents remplis de froid.
IV
Alors, en une clairière aux reflets lugubres et tristes,
Où la lune, solennelle, déversait ses lueurs pâles,
Le voyageur, en proie à des maux aux âcres râles,
Rencontra, dans la nuit, une présence qui s’insiste.
« Viens, âme solitaire, dépose donc ton lourd fardeau,
Car moi aussi j’ai jadis connu l’étreinte des serments,
Perdus dans l’ivresse d’un temps aux amours déclinants,
Où chaque souffle conjuguait l’espérance en flambeau. »
Ainsi parla la voix douce, porteuse d’un souvenir,
Qui, dans la pénombre fertile d’un destin incertain,
Offrait en silence l’ombre d’un réconfort divin,
Promesse d’un écho nouveau sur le chemin des déchirements.
Le voyageur, le cœur en ébullition, s’arrêta,
Écoutant la mélodie d’un cœur en détresse,
Qui, par la rime nostalgique, appelait à l’allégresse,
Avant de se perdre à jamais dans l’ombre d’un combat.
« Pardonne, ô esprit, mes serments brisés par l’acier
Du sort implacable, et renouvelle en lueur zadienne
L’alliance si fragile, dans l’ombre de cette arène,
Où je m’égare, à jamais, dans ce destin écœuré. »
V
L’instant fut suspendu, tel un cri dans l’obscurité,
Où le temps, implacable, semblait hésiter,
Alors que la neige des regrets couvrait son sentier,
Parant de blanc les douleurs de sa destinée.
Il se rappela avec peine l’instant d’un serment d’or,
Où, dans la clarté d’un matin, il offrit son âme
À un amour lumineux, qui fit naître en lui la flamme,
Sans savoir qu’en vain, son cœur allait se perdre encore.
« Ô douce et tendre image aux reflets d’un autre temps,
Quand tu me fis jurer de t’aimer en toute franchise,
Ne vois-tu point, dans l’ombre de ma mémoire grise,
Que mon cœur se désagrège aux échos du vent ? »
Murmura-t-il, la voix brisée, dans un souffle d’angoisse,
Pendant que l’esprit de jadis, dans les branches murmurait,
L’appel d’un amour perdu à jamais que son sort fustigeait,
Et que la forêt, en silence, recueillait sa force.
VI
Le dialogue entre l’homme et l’ombre s’égrena en vie,
Comme l’eau d’un ruisseau perdu au cœur de la nuit,
Apaisant l’amertume d’un passé aux reflets maussades,
Où s’enterraient des serments, en rimes délicates.
« Laisse-moi te conter, ô esprits des lieux oubliés,
L’histoire douloureuse d’un serment jadis sacré,
Qui fit de mon cœur l’emprise d’un amour fané,
Et qui désormais me hante, par des échos déchus. »
Ainsi parla-t-il en un vers, empli d’inflexibles larmes,
Tandis que la forêt, en écho, répandait en murmures
Les vestiges d’un passé, en chaîne des blessures,
Jeux fatals de la destinée, d’amours en chaudes armes.
Les branches se courbaient, en un douloureux supplice,
Et chaque feuille en tremblait sous le poids de l’histoire,
D’un voyageur ensommeillé par un serment insolite,
Que nul ne garderait, dans l’immensité du noir.
VII
De l’oracle de la nuit, la voix de l’ombre prononça
Que le serment éternel, par la main du temps trahi,
Offrait encore la chance, d’un ultime sursis,
De sceller en un instant la pureté de leur effigie.
« Embrasse donc ma douleur, et scelle mon destin ! »
Ainsi l’âme en peine implora l’entité vagabonde,
Espérant que dans le verbe d’un écho qui la sonde,
Se trouverait la contrition, le baume du chagrin.
Mais le vent, dans sa furie, disperse en volutes funestes
Les mots d’un espoir vain, que la nuit recueillit,
Tandis que le sol, en silence, accueillait les détresses
De l’homme dont le cœur en exil par le temps fut trahi.
Le serment, jadis gravé en lettres d’or sur son âme,
Se délitait, comme neige au soleil, en un triste mirage,
Et l’exil devenait fardeau, scellant ainsi son naufrage,
Dans l’abîme de la forêt, loin d’un amour de flamme.
VIII
Et dans le funeste crépuscule, l’ombre d’un dernier soupir
Fut l’ultime écho d’un serment, jadis tendre et solennel,
Qui, à travers les âges, portait en lui le rituel
D’un amour voué à l’infini, que le destin devait fuir.
Là, se dressa un monument de tristesse et de verve,
Où s’inscrivait en lettres d’une douleur infinie
Le serment rompu, la promesse morte, et l’agonie
D’un cœur isolé, dont la flamme insensible s’exerce.
« Ô forêt maudite, entends le chant de mes douleurs,
Car en ce lieu figé, où l’espoir se meurt en silence,
Je laisse en héritage, en vers d’amère résilience,
La mémoire du serment divin que l’on brisa en pleurs. »
Ses paroles s’évanouirent dans l’écho d’une tristesse,
Tandis que l’automne de son âme s’enfonçait, irréversible,
Et que chaque arbre, complice de l’inéluctable,
Remémorait le serment d’un amour aux ailes de détresse.
IX
La nuit s’étendait, drapée de voiles funestes et légers,
Sur le voyageur, dont les yeux, par l’angoisse enflammés,
Racontaient l’agonie d’un destin à jamais dérouté,
Et la forêt, de sa main spectralement inspirée,
Faisait naître en écho des ombres pleines d’espérance,
Un dernier tribut mélancolique à l’amour trahi,
Où se mêlaient le regret, la douleur et l’oubli,
Et l’écho d’un serment brisé en une infinie errance.
Ainsi le cœur exilé, même en proie à l’ultime tourment,
Avait connu, par brèche du destin, un réconfort vain :
La douce illusion d’un retour aux jours d’antan,
Où chaque mot, chaque vers, était la promesse d’un moment.
« Ô toi, spectre de mes rêves, apporte alors la clarté
Qui redonnera à mon être la force d’un pacte ancien,
Et scelle, sur ce sentier maudit, d’un nouveau serment saint,
Ce murmure d’espérance, par le chagrin inaltéré. »
Mais le destin, assoiffé de tragédie, répondit par le sort,
Et dans un ultime frisson, emporta en son abus,
Les lueurs d’un serment éteint, perdu au creux des abîmes fous,
Laisser à jamais le cœur naufragé de son sort.
X
Dans les brumes immortelles où se mêlent les regrets,
Le voyageur, las et brisé, contempla l’inéluctable,
La fin d’un serment jadis vigoureux, inébranlable,
Qui, par l’intervention du sort, se mua en funestes plaies.
Les murmures de la forêt, témoins d’un destin fatal,
Révélaient en des strophes le récit de ses amours disparus,
Et, dans le fracas muet, les ombres d’un serment défunt,
S’inscrivaient d’un trait de tristesse sur le cœur mural.
« Ô destinée implacable, pourquoi m’as-tu abandonné ?
Avais-tu voulu que je souffre aux confins de l’exil,
Que l’écho de mes serments, comme un chant viril,
S’efface dans les ténèbres, en un murmure désolé ? »
Ainsi s’interrogea l’âme en errance sous la voûte du ciel,
Où les étoiles, froides sentinelles de ses regrets,
Veillaient en silence sur son douloureux supplice,
Témoignant l’inexorable marche vers des jours irréels.
Les arbres, en chœur, résonnaient d’un deuil silencieux,
Et le ruisseau, en sa course, emportait en flots amers
Les vestiges d’un serment jadis haut, et à présent, austère,
Offrant à la nuit morne le décor d’un cœur anxieux.
XI
Enfin, quand l’aube timide osa point percer la pâle nuit,
Le voyageur, épuisé, se détourna des ombres fatales,
Mais en lui subsistait l’écho de ces serments infernaux,
Promesse déchue, fragment d’un amour à jamais détruit.
Dans un dernier soupir, empli de la douleur du passé,
Il jura devant la forêt, devant l’immense destin,
Que jamais son cœur ne saurait taire ce chant divin
De ceux qui, par le sort brisé, doivent à l’oubli capituler.
Pourtant, l’écharde de ce serment, en son âme, demeurait,
Telle une plaie ouverte que le temps ne parvint à cicatriser,
Et l’exil, amer compagnon, fut son éternelle destinée,
Le liant à jamais à ces lieux d’un chagrin inaltéré.
Ainsi, dans la froideur d’un matin de regrets et d’agonie,
Le voyageur s’effaça, perdu dans le voile de la nuit,
Laissant derrière lui l’ombre d’un serment irréparable,
Et la forêt, en silence, scellant sa fin inéluctable.
Le destin, implacable, le couronna de son sceau de douleur,
Et l’exil se mua en légende, récit du cœur abattu,
Où chaque feuille, chaque pierre, se souvient, sans absolu,
De l’âme errante qui, dans l’ombre, garda en elle sa lueur.
XII
Et l’histoire reste, écrite en vers sur l’écorce du temps,
D’un voyageur solitaire, de son amour et de ses serments,
Résonnant dans la forêt hantée en d’amères lamentations,
Où l’exil modela son destin, par la main du firmament.
Les esprits de jadis veillent encore sur ce lieu sacré,
Où le cœur brisé en silence fut las de tout espérer,
Et son trace, indélébile, dans l’ombre à jamais lié,
Rappellera à l’homme errant que tout serment est brisé.
Ainsi se conclut ce chant, en un écho douloureux,
D’un serment perdu, d’un amour et d’un destin meurtri,
Où la vérité de l’exil, en des mots infiniment précis,
S’inscrit pour l’éternité dans la mémoire des cieux.
Le voyageur, désormais n’est qu’un spectre de légende,
Errant dans la nuit, en quête d’un dernier espoir,
Tandis que la forêt, gardienne de ses sombres histoires,
Chante à jamais son nom dans le murmure qui se fende.
XIII
Ô lecteur, retenez ce récit d’une douleur immortelle,
Où l’exil n’est qu’un symbole du prix de l’amour fané,
Et que chaque serment brisé, par le temps dévasté,
Nous enseigne que la vie, en sa course, demeure cruelle.
Si dans ces vers s’inscrit l’ombre d’un passé révolu,
C’est pour que jamais l’homme n’oublie, au cœur de sa peine,
Que l’amour et le serment, face aux vents de la haine,
Sont toujours en lutte, par la destinée absolue.
Ainsi, dans l’harmonie des nobles alexandrins,
Se grave l’histoire d’un exilé, d’un cœur en déclin,
Dont la tristesse poignante, au gré des vents marins,
Évoque l’inévitable fin d’un rêve déchu, serein.
Que le souvenir de cet amour, en ce poème tissé,
Soit l’écho d’un serment englouti dans l’abîme du temps,
Telle une larme d’âme, éternellement vacillante,
Nous rappelant que, parfois, le destin est scellé en regret.
Et, dans le silence funèbre de cette forêt hantée,
Le voyageur s’éloigna, consumé par l’ultime douleur ;
Son âme, en exil, demeure à jamais en pleurs,
Portant l’empreinte sacrée d’un serment à jamais brisé.
Ainsi se conclut ce tragique chant, empreint de mélancolie,
Où l’exil se mêle aux serments, aux amours fanés,
Et l’histoire d’un solitaire, à jamais condamné,
S’inscrit dans la mémoire du monde, comme une poésie infinie.