L’Adieu des Ombres
où les pierres, usées par le temps,
portaient en elles l’écho d’un passé révolu,
une âme errante se glissait,
solitaire spectre de douleurs indéfinies.
Au détour d’un couloir obscur et délabré,
l’ombre d’un souvenir se dessinait
dans le crépuscule d’un destin funeste.
Elle, l’âme esseulée, vagabonde aux abords
d’un sanctuaire abandonné, témoin de splendeurs
révolues et de passions éteintes,
regardait le firmament, en quête d’un astre
qui, par sa lueur faiblissante, offrirait
un ultime baume à son cœur en exil.
Les pavés luisants de larmes d’antan
résonnaient en échos de mélancolie,
murmurant une complainte à l’ombre des ruines.
Ombre des jours disparus, la solitude se posait
comme une brume épaisse sur la pierre froide,
et le vent chuchotait des serments oubliés,
des adieux dissipés sous le voile de la nuit.
« Ô toi, étoile vagabonde, » implorait-elle,
« éclaire mon errance, guide mes pas perdus,
fais revivre en mes veines le souvenir
de temps où la vie chantait ses mille espoirs. »
Les voûtes gothiques du château, témoins muets
d’un temps où l’amour se voulait éternel,
abritaient en leur sein les vestiges d’un rêve,
calciné par les ardeurs d’un destin cruel.
Dans chaque recoin, dans chaque fissure,
se dissimulait l’ombre d’une émotion passée,
un éclat de rire, le murmure d’une voix
qui désormais n’était qu’un souffle de nostalgie.
Au cœur de ces salles désertes,
l’âme errante s’éprit d’un souvenir
que le temps, inflexible, ne pouvait effacer.
Il était le reflet d’une passion autrefois
vraie et lumineuse, une lumière disparue
dans l’abîme des regrets.
Ainsi, dans le silence pesant de la nuit,
elle se souvenait de son tendre adieu,
du dernier regard, d’un serment murmuré
au creux d’une main, à l’orée du destin.
Le château semblait tout entier soupirer
sous le fardeau des âmes qui l’avaient habité,
tandis que l’âme errante, éprise de solitude,
se perdait dans l’infini de ses tourments intérieurs.
À l’ombre des murs effrités, l’espoir s’estompe,
fragile lumière vacillante, emportée
par le souffle glacé d’une nuit éternelle.
Entre les pierres moussues et les fissures du temps,
l’âme se confiait à la voûte étoilée,
confessant les secrets enfouis,
les peurs, les regrets, et la mélancolie
d’un amour qui n’eut point d’écho dans l’infini.
Chaque mot, chaque soupir se faisait murmure,
s’entremêlant dans une symphonie d’angoisse,
une complainte que seule l’obscurité
aurait pu recueillir sans un mot.
Les souvenirs prirent forme en une danse lente,
où les ombres se succédaient en un ballet lent,
le semblant d’une vie jadis animée
par la chaleur d’un regard complice.
Dans les corridors muets, des images se dessinaient :
un sourire évanescent, une caresse effleurée,
des instants volés au temps, désormais égarés
dans le labyrinthe du chagrin et du destin funeste.
L’âme errante, enveloppée dans sa cape de douleur,
arborait les stigmates d’une passion tragique,
telle une rose dont les pétales se fanent
sans jamais avoir pleinement éclos.
Troublée par l’écho des adieux et par la vision
d’une étoile solitaire qui scintillait
comme l’unique vestige d’un espoir défunt,
elle s’avançait vers un dernier rendez-vous
avec le destin, portant en elle l’inéluctable sentence.
Ce fut une nuit d’une beauté lugubre,
où le ciel, tel un écrin d’un bleuté morne,
faisait scintiller un astre isolé,
l’unique témoin du drame se jouant
dans l’obscurité d’un château mourant.
L’étoile, par son éclat mélancolique,
semblait invoquer les ombres d’un passé infini,
les regrets d’un amour qui s’était éteint
dans les lueurs fugaces d’un adieu précipité.
Sur la grande terrasse où trônait jadis la gaieté,
l’âme se dressa, défiant le vent irrésolu,
comme pour mieux murmurer à cette étoile
les dernières confidences de son cœur brisé.
« Ô toi, qui veilles sur l’immensité,
accueille mes regrets, sois le confesseur
de l’agonie qui consume mon être. »
Ainsi, dans une voix vibrante d’émotion,
elle récitait le douloureux hymne
de toutes ces heures suspendues en un soupir.
La pierre, dans son silence éternel,
semblait écouter, gardienne des serments égarés,
tandis que l’âme, portée par son désespoir,
revivait l’instant suspendu d’un adieu fatal.
Les murs portaient les échos d’une mélodie
que seuls les coeurs meurtris pouvaient entendre,
un chant d’amour perdu, d’une tendresse révolue,
qui se mêlait aux ombres dans une danse mortelle.
Tandis que les minutes s’effilochaient comme des voiles
dans l’air saturé d’une tristesse infinie,
l’âme errante s’approcha de l’astre solitaire
avec la solennité d’une prière muette.
Chaque pas résonnait comme un adieu,
comme une dernière page tournée dans le grand livre
des existences brisées, des destins fauchés
par l’indifférence du temps et de l’oubli.
Le soir, dans son accalmie, se parait de nostalgie,
tandis que l’âme, dans un ultime sursaut,
laissa s’écouler sur ses joues les larmes
d’une humanité inlassablement égarée.
« Ô étoile, » dit-elle, la voix tremblante,
« guide-moi vers l’inéluctable fin
où le souvenir et l’essence de mon être
se confondront en un ultime écho. »
Et alors, dans le frisson du vent qui se faisait porteur
de toutes ces ultimes confidences, le destin se scella.
Dans l’obscurité de cette heure funeste,
le temps suspendu sembla se dissoudre,
comme pour faire place à l’inévitable tragédie
qui s’annonçait, lourde de douleur et de solitude.
L’âme errante, les yeux embués par le chagrin,
sentait le poids final de la destinée
lui étreindre le cœur, lui ranimer les stigmates
d’un adieu irrévocable, d’une fin amère.
Sous la lueur chancelante de l’étoile isolée,
le château tout entier semblait pleurer
les âmes perdues, les amours déchues,
les instants enfuis que nul ne pourrait rattraper.
La pierre, témoin muet des serments brisés,
retenait le secret d’une passion éteinte,
d’un amour consumé par le temps et le néant,
un adieu murmuré dans le vent.
L’âme, désormais consciente de sa fatalité,
embrassa l’instant ultime de sa marche funeste.
« Adieu, » murmura-t-elle d’une voix éteinte,
« adieu à l’éclat d’une vie qui n’a su s’embraser
qu’à l’ombre de ce château abandonné,
où l’amour, naguère roi, n’était plus qu’un vestige. »
Ses paroles, tandis qu’elles s’envolent vers l’infini,
semblèrent se dissoudre dans la brume de la nuit,
portant avec elles la douleur d’une existence
qui, comme autant de feuilles mortes, s’éparpilla.
Ainsi, sous l’éclat mourant d’un astre solitaire,
l’âme errante s’abandonna au destin implacable,
laissant derrière elle le souvenir d’un combat
contre le temps, la solitude, la noirceur de l’oubli.
Le château, complice silencieux de cet adieu,
garda en ses murs les traces d’une passion déchue,
les murmures d’un amour désormais réduit
à une ombre, à un soupir qui s’évapore.
Là, dans le fracas doux d’un dernier soupir,
le destin s’accomplit, implacable, tragique,
et la mélancolie s’installa en souveraine
dans les recoins oubliés d’un cœur éteint.
L’âme, en quête de silence éternel, se fondit
dans l’obscurité, comme la pluie qui emporte
les vestiges d’un amour d’antan,
laissant le château, toujours debout,
retourner en écho les cris muets
d’une histoire gravée en incertitudes.
Et l’étoile, témoin éternel d’un dernier adieu,
continua de scintiller, solennelle,
dans le vaste firmament du chagrin,
portant le serment d’une âme désormais disparue.
Sa lumière, fragile et éphémère, invita
les âmes errantes, les cœurs en peine,
à se souvenir que, dans le tumulte des passions,
se cachent parfois des fins inéluctables,
des destins que le temps, en son implacable grandeur,
a scellés sans retour, dans l’immensité du regret.
Ainsi se referme le rideau sur cette tragédie,
où le destin et la mélancolie se sont unis
pour écrire, en vers libres et en accords dissonants,
l’ultime page d’un amour éphémère.
Le château, gardien des souvenirs, demeure
témoignage silencieux d’une époque révolue,
où le rêve et le désespoir se confondaient
dans un adieu, sous la lueur d’une étoile,
qui, comme un ultime cri, s’éteint
dans l’inéluctable silence du néant.
Et l’âme errante, maintenant en paix auprès
des ombres d’un passé, a laissé son empreinte
dans le grand livre du destin humain,
un sigle de tristesse et de beauté mélancolique,
pour que chaque veilleur, chaque rêveur,
se souvienne qu’au cœur de l’obscurité
se dissimule toujours la lumière fragile
d’un espoir perdu, d’un adieu éternel.