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L’Écho des Cendres

Dans ‘L’Écho des Cendres’, le poème nous transporte dans un univers où le temps et l’oubli se disputent les vestiges d’un amour perdu. À travers des images poignantes et des métaphores profondes, le texte explore la fragilité des souvenirs et l’inexorable passage du temps, invitant le lecteur à réfléchir sur la nature éphémère de nos émotions et de nos liens.
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L’Écho des Cendres

Elle entre, frêle navire aux voiles déchirées,
Dans la nef où le silence a tissé ses armures.
Ses pas glissent sur les dalles, fantômes égarés,
Cherchant en vain l’empreinte des anciennes murmures.

Les vitraux saignent leur lumière en pleurs figés,
Couvrant de pourpre amer les marbres taciturnes.
Un orgue éteint soupire des accords passés,
Échos d’un chant qui fit danser les lanternes.

Son manteau, linceul de brume et de souvenirs,
Traîne derrière elle un sillage de frimas.
Ses yeux, deux lacs noirs où nagent les désirs,
Scrutent l’autel fantôme où s’éteignit son bras.

« Ô pierres, témoins muets de nos serments altiers,
Rendez-moi le parfum des roses effacées !
Les clés d’or du matin, les rires familiers…
Le creux de son regard quand vivaient mes pensées. »

Mais les colonnes froides, gardiennes de secrets,
Enroulent leurs serments dans les plis de l’absence.
Le temps, ce faucheur lent aux doigts imperceptibles,
A scellé les amours sous les cires du silence.

Soudain, dans la pénombre où tremble un cierge pâle,
Une ombre se détache – forme sans contours.
Elle reconnaît la voix qui jadis fit scandale
Au banquet des destins où dansaient les beaux jours.

« Es-tu spectre ou mirage, ô compagne des larmes ?
Visage que la nuit dérobe à mes aveux…
— Je suis ce qui persiste après que tout se désarme :
L’envers du songe heureux, le poids de l’heureux lieu. »

L’apparition tend un miroir de poussière
Où se tordent des jours en fils d’argent brisés.
La femme y voit son cœur, chrysalide de pierre,
Et les mille reflets des baisers méprisés.

« Vois comme les saisons ont mangé ton visage,
Comme l’oubli, lent ver, a creusé ton chemin.
Le présent n’est qu’un leurre, un fade paysage
Où s’effiloche l’âme aux ronces du demain. »

Un sanglot noue l’air, cristal qui se fracasse.
La femme agrippe un banc usé par les repentirs.
« Mais pourquoi m’as-tu pris cet unique espace
Où mes mains contenaient l’infini des plaisirs ? »

L’ombre alors ouvre un livre aux pages calcinées,
Lit l’arrêt du destin d’une voix de glaçon :
« Nul ne revient cueillir les roses fanées,
Nul ne ressuscite l’heure au bord du balcon. »

Le vent tourne soudain, porteur de cendres lourdes,
Soulevant le linceul des autels profanés.
Des anges de plomb pleurent des perles sourdes
Tandis que s’évaporent les derniers fusains.

La femme se relève, archipel de détresse,
Et marche vers la nef où dort un gisant froid.
Sur la dalle, son nom danse avec tendresse,
Inscription mangée par les siècles en loques.

« C’est ici que j’ai cru, sous ces voûtes altières,
Pouvoir sceller l’amour comme un vin précieux.
Mais les cierges ont bu nos promesses dernières,
Et les murs ont gardé leur sourire odieux. »

Elle pose un collier – perles d’un autre âge –
Sur la pierre qui ment en imitant son corps.
« Prends ce reste de moi, froide et vaine image,
Moi qui ne suis déjà qu’un reflet de la mort. »

Le crépuscule avale les contours des chapelles,
Les saints de bois grisé ferment leurs yeux crevés.
Quelque part, une cloche égrène sa querelle,
Mêlant son bronze amer aux adieux étouffés.

L’ombre murmure encore, de plus en plus lointaine :
« Va-t’en, ô toi qui hantes ton propre cercueil !
Le passé n’est qu’un piège où saigne l’âme humaine,
Une prison sans murs où l’on meurt de recueil. »

Mais la femme, déjà, défait ses lourds bijoux,
Dénoue ses cheveux teints aux encres du chagrin.
« Si je ne puis revivre un seul de nos genoux,
Que je sois à mon tour fantôme du jardin ! »

Elle monte l’escalier en colimaçon sombre,
Où chaque marche geint sous le poids des regrets.
En haut, le clocher tend ses crocs de fer et d’ombre
Vers un ciel dévoré par les corbeaux muets.

« Adieu, vaisseau de deuil où j’ai cru trouver port,
Toi qui n’as abrité que mes illusions.
Je rends à l’infini les clés de mon remords,
Et m’offre aux vents glacés pour unique linceul. »

Un dernier cri se perd dans les gargouilles mortes,
Puis le vide accueille sa chute en huit temps.
La cathédrale pousse un soupir de porte close,
Tandis que meurt au loin l’écho d’un nom sanglant.

Au matin, on trouve une écharpe de brume
Accrochée au pilier des vœux inexaucés.
Les cloches sonneront pour une inconnue,
Et les murs garderont ce qui n’a pas été.

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Ce poème nous rappelle que le passé, bien que douloureux, est une partie essentielle de notre identité. Il nous invite à accepter nos cicatrices et à trouver la beauté dans ce qui a été, même si cela ne reviendra jamais. Que ce soit un appel à la résilience ou une méditation sur la mémoire, ‘L’Écho des Cendres’ nous laisse avec une question profonde : comment honorer ce qui a été sans nous perdre dans ce qui n’est plus ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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