L’aube glisse son or sur le seuil de la porte,
Et le monde s’éveille en un soupir léger ;
Je contemple ta paix que le silence apporte,
Comme un astre endormi qu’on n’ose déranger.
Tes cheveux en désordre, océan de tendresse,
Sur le blanc oreiller dessinent des contours ;
Je bois ton souffle pur, invisible caresse,
Ivre de cet instant qui suspend nos amours.
La chambre s’emplit d’or, sanctuaire de lin,
Où règne une chaleur, suave et maternelle ;
L’arôme du café, tel un encens divin,
Éveille lentement ton âme qui m’appelle.
Soudain ton cil frémit, l’ombre s’est dissipée,
Tu ouvres tes grands yeux où danse le bonheur ;
Ô douce volupté de l’heure inoccupée,
Rien ne vaut ce regard pour enivrer mon cœur.

