Je te vois chaque jour, étoile inaccessible,
Dans l’ombre de mes nuits, je garde ton éclat.
Mon cœur bat en secret, d’un rythme imperceptible,
Et tremble sous le poids d’un aveu délicat.
Tu passes près de moi, frôlant ma solitude,
Sans voir ce feu sacré qui brûle sans espoir ;
J’ai fait de mon silence une douce habitude,
Un temple intérieur, bâti pour te recevoir.
Dans le livre fermé de mon âme craintive,
Ton nom est un parfum que je respire en pleurs.
Je suis ce jardinier à l’attente captive,
Qui cultive l’hiver ses invisibles fleurs.
Peut-être qu’un regard, au détour d’un silence,
Comblera cet abîme où se meurt ma raison.
En attendant ce jour, j’aime ta présence,
Comme on aime en rêvant l’aube à l’horizon.

