L'autruche qui voulait voler
Dans l’immensité d’un désert clandestin,
Où le sable chante sous le vent alchimiste,
Une autruche rêvait, l’âme emplie d’un festin
De cieux infinis, où son cœur d’artiste
Battait au rythme des hirondelles,
Défiant la gravité de ses désirs rebelles.
I.
Au seuil de l’aube, quand le monde s’éveille,
Elle tendait son cou, fascinée par le soleil,
Observant les oiseaux tracer dans l'air
Des calligraphies que seul l’azur pouvait comprendre.
Elle, prisonnière de la terre,
Où chaque grain de sable murmurait : « N’aspire pas à te méprendre ».
II.
Mais dans le secret de son cœur audacieux,
Elle nourrissait une flamme, un rêve précieux,
Celui de fendre le ciel, d’embrasser l’horizon,
Défiant les oracles, les moqueries des saisons.
Chaque nuit, sous le dais étoilé,
Elle s’imaginait ailes déployées, dans un monde où tout est permis.
III.
Un matin, lassée des chaînes de la réalité,
Elle décidât que le temps était venu de s’élever.
Avec passion, elle construisit des ailes de fortune,
Panaches empruntés aux vents, aux fauves nocturnes.
Devant le scepticisme des habitants du désert,
Elle osa un premier envol, cœur ouvert.
IV.
Bien sûr, la chute fut brutale, douloureuse,
Et le sable, témoin silencieux, accueillit sa carcasse rêveuse.
Mais l’éclat de sa détermination illumina le crépuscule,
Sa chute était une victoire, loin d’être une ridicule.
Car chaque échec la rapprochait du firmament,
Lui enseignant que même en tombant, on avance, résolument.
V.
Les jours suivants, notre autruche insoumise
Fit des déserts son atelier, de ses échecs, une entreprise.
Chaque tentative était un poème,
Chaque chute, une strophe vers l’anthème ultime.
Et de ses pleurs, naquirent des rivières,
Donnant vie à un désert, jadis stérile et austère.
VI.
Avec le temps, l’autruche apprit à voler,
Non pas dans le ciel, mais dans l'esprit des êtres qu'elle a inspirés.
Son aventure enseigna qu’il n’est pas de quête vaine,
Que chaque rêve porte en lui l’aube d’une ère nouvelle.
L'oiseau d’antan, prisonnier de ses limites,
Devenait légende, symbole de résilience infinie.
VII.
Elle volait à travers les histoires,
Dans le souffle du vent, la mémoire collective la fit voir.
Une autruche, qui oubliant sa condition d’ancrée au sol,
Nous rappelle que nos ailes résident dans l’âme, que tout est symbole.
Sa quête, bien que teintée d'échecs et de douleur,
Trançait une voie lactée au cœur de nos peurs.
Conclusion :
Ainsi se termine l’histoire de l’autruche audacieuse,
Qui dans sa quête de voler, devint lumineuse.
Elle nous enseigne que le courage de suivre nos rêves,
Transforme l’impossible, délie les chaînes les plus brèves.
C’est au creux de chaque épreuve, de chaque essai,
Que se tissent les ailes de nos futures envolées.
Laissons donc l’autruche qui voulait voler,
Devenir phare dans nos nuits étoilées,
Rappelant doucement à l’humanité entière,
Que l'ascension commence où l'on embrasse la terre.
Que notre vol se construit dans l’encre de nos défis,
Dans cette sublime danse avec la vie.