Les péripéties d'un sac à main
Dans l'aube frémissante où les songes s'éveillent,
Un sac à main repose, écho des jours passés,
Silhouette muette, témoin des merveilles,
De secrets murmurés et de temps effacés.
Né de cuir et de fils, sous des mains d'artisan,
Il porte en ses entrailles la trame de nos vies,
Recueil d'instants volés, d'amour et de chagrin,
Gardien silencieux de nos mélancolies.
Il voyage à notre bras, complice éphémère,
À travers les saisons, sous le soleil, sous la pluie,
Recueillant les fragments d'une existence entière,
Témoin de nos combats, de nos rires, et d'ennui.
Sous son cuir vieilli se cache l'univers,
Des billets froissés aux parfums oubliés,
Des lettres d'amour, encre séchée sur le revers,
Des photos jaunies, souvenirs enchâssés.
Mais quel est ce voyage, si ce n'est la quête,
D'une vérité cachée sous les étoffes lourdes?
Car chaque objet porté, dans sa retraite,
Est un fragment de nous, un chapitre qui se soude.
Dans les rues animées, il danse et frôle la vie,
Entre les mains pressées, il glisse, s'échappe.
Objet de désirs, parfois volé, parfois chéri,
Il traverse les époques, survit aux entrechats.
Par delà nos soucis, nos joies, et nos peines,
Il est la mémoire de ces jours éphémères,
Transportant bien plus que nos biens terriens,
Il est le sanctuaire de nos rêves, de nos prières.
Et quand vient le soir, et que la ville s'endort,
Dans le silence, il conte les histoires sans voix,
Celles de l'âme humaine, dans ses plus beaux atours,
Et de la vie, dans tout ce qu'elle a de rois.
Peut-être n'est-il qu'un simple accessoire pour certains,
Mais pour ceux qui perçoivent, il est un monde en soi.
Dans ses plis et ses coutures, il tient
Les clefs de nos histoires, le miroir de nos foi(E)s.
Ainsi va le voyage du sac à main,
Porteur de nos vies, tissu de nos destins,
Dans son sillage, laisse un parfum de demain,
Et dans l'obscurité, trace un chemin d'étoiles fin.
Considérez donc, vous qui le tenez si fort,
Que dans vos mains repose non pas un simple sort,
Mais une parcelle du monde, un souffle de l'histoire grand,
Un compagnon de vie, vibrant et élégant.
Et lorsque viendra le temps de vous en séparer,
Sachez qu'il emporte avec lui une part de votre éternité,
Laissez-le partir, avec grâce et fierté,
Car il fut, pour un temps, porteur de votre identité.
Ainsi se referme le conte d'un sac à main,
Simple et pourtant si profond, témoignant du chemin,
Que chacun de nous parcourt, unique et serein,
Dans la grande tapestr(E)rie de l'humain.
Puissions-nous tous, à travers nos péripéties,
Comprendre que les objets, dans leur simplicité,
Portent en eux l'essence de nos vies,
Et que dans le banal se cache la beauté.
Que ce poème soit un hymne à la vie,
Un rappel doux de l'importance des petites choses,
Qui constituent notre quotidien, et qui, sans bruit,
Nous définissent, nous rassemblent, et nous composent.
Ainsi, prenons le temps de chérir,
Non pas l'objet, mais ce qu'il représente,
Car dans les détails se révèle le désir,
De vivre pleinement, dans l'amour et dans l'attente.
Fin.
