L'hippopotame coquet
Dans l'étendue d'un marais, sous l'éclat d'un soleil doré,
Se pavanait, non sans une grâce inattendue, un hippopotame coquet.
Sa démarche était lente et pourtant pleine de fierté,
Car dans les vaguelettes, son reflet lui contait des secrets.
Ce géant, à la peau ébène, rêvait de parures éphémères,
Des nénuphars et des iris pour orner ses oreilles sévères.
À l’aube, il se parait de rosée, telle une robe de lumière,
Et au crépuscule, du chant des grillons, il faisait sa prière.
"Qui donc, dans ce marais, pourrait rivaliser avec ma splendeur?"
Se demandait-il en écartant les joncs avec ardeur.
Pas même le héron, ce lanceur d'éclairs, ni la danseuse rose, le flamant,
Ne pouvaient éclipser sa grandeur en ce lieu vaillant.
Mais au-delà des eaux, où l'horizon embrasse le ciel,
Une petite barque apportait un étranger, au regard aussi doux que le miel.
Un peintre à la recherche d'une muse pour enchanter sa toile vierge,
Trouva en cet hippopotame, l'inspiration qui à son cœur concierge.
Avec soin, il mêla les couleurs, capturant l'essence de l'hippopotame,
Dans chaque pinceau, une caresse qui révélait sa flamme.
Chaque trait racontait l'histoire d'un animal, pas si vaniteux,
Mais cherchant à comprendre le reflet de ses yeux.
Le coquet, auprès du peintre, apprit à voir au-delà des apparences,
Que la beauté réside dans les actes de bienveillance.
Il découvrit que chaque créature, en ce monde, détient une lumière,
Unique et resplendissante, une beauté sans frontière.
Le marais, autrefois scène de sa vaine parade,
Devenait une toile où chaque tache de boue était une accolade.
Et l'hippopotame, jadis centré sur sa propre image,
Trouva dans la compassion, la plus noble des parures, un sage héritage.
Ainsi, l'histoire de l'hippopotame coquet se propagea,
Non plus comme un récit de vanité, mais de bravoure et d'éclat.
Car il enseigna, à ceux qui sur les rives vinrent écouter,
Que la vraie beauté est celle que l'on choisit de partager.
Lève donc les yeux, cher lecteur, de cette page envoûtée,
Et contemple autour de toi, les merveilles souvent négligées.
Dans le murmure du vent, la caresse du soleil, ou dans un regard sincère,
Se trouve l'essence de la vie, un poème sans fin, un univers entier.
Que cette histoire t'inspire à chercher, non pas à être remarqué,
Mais à remarquer, à chérir chaque instant et chaque aspect de la beauté.
Comme l'hippopotame coquet, trouve ta lumière, ton essentiel,
Et dans le reflet du monde, découvre ton rôle immortel.
Car la langue des poètes, bien que tissée de mots et de rimes,
Ne capture que l'écho des émotions, les couleurs des âmes intimes.
Approche-toi de la vie comme d'une toile à peindre avec passion,
Et laisse ton cœur guider chaque pinceau, chaque action.
Fin