Le poème ‘À Mlle S. de L. C’ de Charles Cros, extrait de son recueil ‘Le coffret de santal’ publié en 1873, révèle une fascination pour la beauté et le mystère des traits féminins. À travers des métaphores délicates et une musicalité envoûtante, Cros explore la dualité entre l’apparence extérieure et la vérité intérieure. Un poème qui reste pertinent dans sa quête d’une beauté à la fois tangible et évanescente.
Les saphirs durs et froids, voilés par la buée
De l’orgueilleuse chair, ressemblent à ces yeux
D’où jaillissent de bleus rayons silencieux,
Inquiétants éclairs d’un soir chaud, sans nuée.
Couvrant le front, comme au hasard distribuée,
La chevelure flotte en tourbillons soyeux.
La bouche reste grave et sans moue, aimant mieux
S’ouvrir un peu, de sa fraîcheur infatuée.
Cette bouche immuable et ces cheveux châtains,
Ces yeux, suivant dans l’air d’invisibles lutins,
Ont l’implacable attrait du masque de la Fable.
Mais non ; car dans ces traits placides rien ne ment ;
Et parfois ce regard révèle, en un moment,
La vérité suprême, absolue, ineffable.
Extrait de:
Le coffret de santal (1873)
Ce poème de Charles Cros nous invite à réfléchir sur la nature de la beauté et la vérité qui réside derrière les apparences. Découvrez plus d’œuvres de cet auteur fascinant et partagez vos impressions sur cette œuvre intemporelle.