Dans le poème ‘À Victor Hugo’, André Lemoyne nous plonge dans un vibrant hommage à l’un des plus grands écrivains français. Écrit en 1896, ce poème résonne avec la nostalgie d’un temps révolu, tout en questionnant la place accordée à Hugo après sa mort. À travers des métaphores puissantes et une profonde réflexion sur l’héritage littéraire, Lemoyne nous invite à redécouvrir la luminosité de l’œuvre d’Hugo et son impact sur la société.
Ô grand charmeur du siècle et des peuples nouveaux,
Pourquoi te reléguer dans ces pâles ténèbres,
Sous l’oblique faux jour de ces étroits caveaux,
Pour les morts d’autrefois classiquement funèbres ?
Pourquoi donc t’exiler dans ce froid Panthéon ?
Sur la montagne chauve on ne passe plus guère :
Sans l’aveugle jouant d’un vieil accordéon,
On se croirait encore au temps de Frédégaire.
C’était sur les hauteurs, dans la chaude clarté,
Où se croise à grande aile un vol d’oiseaux célestes,
Sous cet arc triomphal que ta lyre a chanté,
Qu’il fallait au soleil ensevelir tes restes.
Là nous avons inscrit des souvenirs vainqueurs,
En vif et haut relief imagés dans la pierre,
Attirant tous les yeux, tous les bras, tous les cœurs,
Dans le rayonnement d’une ardente lumière.
Nos soldats de l’Escaut, de la Meuse et du Rhin,
Fils de la République et du premier Empire,
À l’aurore du siècle, et d’un pas souverain,
Annoncent en chantant qu’un grand peuple respire.
Là tu serais du moins visible à tous les yeux…
Tous ceux qu’a réveillés ta parole féconde
Salueraient en passant le défunt glorieux
Qui de son puissant verbe a remué le monde.
Extrait de:
Chansons des nids et des berceaux (1896)
Pourquoi te reléguer dans ces pâles ténèbres,
Sous l’oblique faux jour de ces étroits caveaux,
Pour les morts d’autrefois classiquement funèbres ?
Pourquoi donc t’exiler dans ce froid Panthéon ?
Sur la montagne chauve on ne passe plus guère :
Sans l’aveugle jouant d’un vieil accordéon,
On se croirait encore au temps de Frédégaire.
C’était sur les hauteurs, dans la chaude clarté,
Où se croise à grande aile un vol d’oiseaux célestes,
Sous cet arc triomphal que ta lyre a chanté,
Qu’il fallait au soleil ensevelir tes restes.
Là nous avons inscrit des souvenirs vainqueurs,
En vif et haut relief imagés dans la pierre,
Attirant tous les yeux, tous les bras, tous les cœurs,
Dans le rayonnement d’une ardente lumière.
Nos soldats de l’Escaut, de la Meuse et du Rhin,
Fils de la République et du premier Empire,
À l’aurore du siècle, et d’un pas souverain,
Annoncent en chantant qu’un grand peuple respire.
Là tu serais du moins visible à tous les yeux…
Tous ceux qu’a réveillés ta parole féconde
Salueraient en passant le défunt glorieux
Qui de son puissant verbe a remué le monde.
Extrait de:
Chansons des nids et des berceaux (1896)
Ce poème est un appel à célébrer la mémoire de Victor Hugo et à reconnaître l’importance de son verbe puissant. N’hésitez pas à explorer d’autres chefs-d’œuvre d’André Lemoyne pour enrichir votre compréhension de la poésie française.