Le poème ‘Arthur Cravan’ d’André Velter invite à une exploration profonde de l’identité et des luttes culturelles à travers des métaphores puissantes. Écrit dans une période marquée par les bouleversements artistiques du 20ᵉ siècle, ce poème résonne avec des thèmes d’absurdité et de quête existentielle. La liberté d’expression et la nature tumultueuse de l’esprit humain sont au cœur de cette œuvre incontournable.
Pour hasarder l’espace de Cravan et compromettre la postĂŠritĂŠ, un dĂŠtournement d’ancĂŞtres dispersera le ciel. Un par un les tigres s’enfoncent dans le sommeil. Il y a
lĂ comme une jungle dans la bouche, une torpeur sauvage de poignard qui frissonne.
Pour hasarder l’espace de Cravan et compromettre la postĂŠritĂŠ, un dĂŠtournement d’ancĂŞtres dispersera le ciel. Un par un les tigres s’enfoncent dans le sommeil. Il y a
lĂ comme une jungle dans la bouche, une torpeur sauvage de poignard qui frissonne.
La ligne de fuite est en elle-mĂŞme la ligne de vie. Mais dans cette adolescence de l’impossible, le dĂŠserteur abandonne d’abord sa dĂŠsertion en dĂŠpouille pratique d’une
autre guerre. Cette dĂŠsertion tue le fond des choses, son vertige constitue l’horizon mĂŞme qui jamais ne s’efface aux environs d’un disparu imprĂŠvisible. On trouve des lambeaux
de gencives dans l’ĂŠnigme de l’art ĂŠgyptien.
La boxe, comme dĂŠsordre culturel du mouvement ralenti des idĂŠes, c’est le but au plus pressĂŠ, avec une grande fluiditĂŠ technique. Des combats relèvent de l’instinct
utopique : Arthur Cigare contre RenĂŠ la MĂŠthode! en 15 rounds de 3 minutes… Et Descartes, sonnĂŠ dans les cordes, ÂŤ c’est lui, c’est l’autre Âť, perd la direction de
l’Esprit. Comme l’uppercut, Cravan est un naufrage de bas en haut.
Dans la distance qui provoque l’humanitĂŠ grĂŠgaire s’entassent des galbes hĂŠroĂŻques, des modèles de vertu, des dĂŠcalcomanies de tortures : ce qui s’appelle le bon
goĂťt et qui prĂŠfère le fromage de tĂŞte Ă celui des pieds. L’outrance opère en vidange de la loi.
Le muscle libère les poètes qui ne craignent pas de dĂŠcider du destin en termes d’efficacitĂŠ.
Corps Ă corps de la pensĂŠe, l’existence relève parfois de l’incompatibilitĂŠ d’humeur, de la grande fraternitĂŠ de l’absence quand des contrĂ´leurs, en partie rebut
de notre mĂŠmoire, se disant collecteurs de signes, marchands de savoir, porteurs d’espĂŠrances, traquent les sentiments les plus ĂŠloignĂŠs, broient les mystères, inondent
les regards comme des ballastières. La spoliation de l’unique intervient toujours Ă la faveur de l’abrutissement gĂŠnĂŠral. L’ĂŞtre au filigrane s’en voudrait d’ĂŞtre
lĂ .
Epave glacĂŠe au creux de courants torrides
vitesse qui coule sans appel
au centre exact
de son exil,
l’Autre
le nomade
la brute effacĂŠe
l’iguane de sable,
glissant une image dans son gant,
se dessaisit de la terre.
lĂ comme une jungle dans la bouche, une torpeur sauvage de poignard qui frissonne.
Pour hasarder l’espace de Cravan et compromettre la postĂŠritĂŠ, un dĂŠtournement d’ancĂŞtres dispersera le ciel. Un par un les tigres s’enfoncent dans le sommeil. Il y a
lĂ comme une jungle dans la bouche, une torpeur sauvage de poignard qui frissonne.
La ligne de fuite est en elle-mĂŞme la ligne de vie. Mais dans cette adolescence de l’impossible, le dĂŠserteur abandonne d’abord sa dĂŠsertion en dĂŠpouille pratique d’une
autre guerre. Cette dĂŠsertion tue le fond des choses, son vertige constitue l’horizon mĂŞme qui jamais ne s’efface aux environs d’un disparu imprĂŠvisible. On trouve des lambeaux
de gencives dans l’ĂŠnigme de l’art ĂŠgyptien.
La boxe, comme dĂŠsordre culturel du mouvement ralenti des idĂŠes, c’est le but au plus pressĂŠ, avec une grande fluiditĂŠ technique. Des combats relèvent de l’instinct
utopique : Arthur Cigare contre RenĂŠ la MĂŠthode! en 15 rounds de 3 minutes… Et Descartes, sonnĂŠ dans les cordes, ÂŤ c’est lui, c’est l’autre Âť, perd la direction de
l’Esprit. Comme l’uppercut, Cravan est un naufrage de bas en haut.
Dans la distance qui provoque l’humanitĂŠ grĂŠgaire s’entassent des galbes hĂŠroĂŻques, des modèles de vertu, des dĂŠcalcomanies de tortures : ce qui s’appelle le bon
goĂťt et qui prĂŠfère le fromage de tĂŞte Ă celui des pieds. L’outrance opère en vidange de la loi.
Le muscle libère les poètes qui ne craignent pas de dĂŠcider du destin en termes d’efficacitĂŠ.
Corps Ă corps de la pensĂŠe, l’existence relève parfois de l’incompatibilitĂŠ d’humeur, de la grande fraternitĂŠ de l’absence quand des contrĂ´leurs, en partie rebut
de notre mĂŠmoire, se disant collecteurs de signes, marchands de savoir, porteurs d’espĂŠrances, traquent les sentiments les plus ĂŠloignĂŠs, broient les mystères, inondent
les regards comme des ballastières. La spoliation de l’unique intervient toujours Ă la faveur de l’abrutissement gĂŠnĂŠral. L’ĂŞtre au filigrane s’en voudrait d’ĂŞtre
lĂ .
Epave glacĂŠe au creux de courants torrides
vitesse qui coule sans appel
au centre exact
de son exil,
l’Autre
le nomade
la brute effacĂŠe
l’iguane de sable,
glissant une image dans son gant,
se dessaisit de la terre.
Ce poème provoquant nous pousse à réfléchir sur notre propre existence et les contraintes culturelles qui nous entourent. N’hésitez pas à plonger davantage dans l’univers d’André Velter et à partager vos réflexions sur cette œuvre fascinante.