Le poème ‘Beauté de qui la Grâce’ de François de Malherbe, écrit en 1608, reflète la lutte intérieure d’un amant tourmenté par l’indifférence de l’être aimé. À travers des vers chargés d’émotion, Malherbe explore la délicatesse de l’amour et la douleur de l’absence. Ce poème, inscrit dans une époque où la poésie était un reflet des passions humaines, demeure pertinent pour quiconque a ressenti cette profonde souffrance.
(À la vicomtesse d’Auchy.)
1608.
Beauté de qui la grâce étonne la nature,
Il faut donc que je cède à l’injure du sort,
Que je vous abandonne, et loin de votre port
M’en aille au gré du vent suivre mon aventure.
Il n’est ennui si grand que celui que j’endure :
Et la seule raison qui m’empêche la mort,
C’est le doute que j’ai que ce dernier effort
Ne fût mal employé pour une âme si dure.
Caliste, où pensez-vous ? qu’avez-vous entrepris ?
Vous résoudrez-vous point à borner ce mépris,
Qui de ma patience indignement se joue ?
Mais, ô de mon erreur l’étrange nouveauté,
Je vous souhaite douce, et toutefois j’avoue
Que je dois mon salut à votre cruauté.
Extrait de:
Poésies livre IV
Ce poème invite à réfléchir sur la complexité des relations amoureuses et la manière dont la beauté peut être à la fois un don et une malédiction. Explorez davantage les œuvres de Malherbe et partagez vos réflexions sur ce poème touchant.