Le poème ‘Carnaval’ de Théophile Gautier nous transporte au cœur de la ville de Venise, pleine de joie, de costumes flamboyants et de l’effervescence d’une fête unique. Écrit au 19ᵉ siècle, ce poème capture l’essence même du carnaval, un moment où l’art et la vie se mêlent pour offrir une expérience sensorielle inoubliable. Gautier, maître de la poésie romantique, utilise des images vibrantes, des métaphores colorées et une musicalité captivante pour évoquer cette célébration. Laissez-vous emporter par ce texte qui célèbre la créativité et le spectacle.
Venise pour le bal s’habille. De paillettes tout étoile, Scintille, fourmille et babille Le carnaval bariolé. Arlequin*, nègre par son masque, Serpent par ses mille couleurs, Rosse d’une note fantasque Cassandre son souffre-douleurs. Battant de l’aile avec sa manche Comme un pingouin sur un écueil, Le blanc Pierrot, par une blanche, Passe la tête et cligne l’œil. Le Docteur bolonais rabâche Avec la basse aux sons traînés ; Polichinelle, qui se fâche, Se trouve une croche pour nez. Heurtant Trivelin qui se mouche Avec un trille extravagant, A Colombine Scaramouche Rend son éventail ou son gant. Sur une cadence se glisse Un domino ne laissant voir Qu’un malin regard en coulisse Aux paupières de satin noir. Ah ! fine barbe de dentelle, Que fait voler un souille pur, Cet arpège m’a dit : C’est elle ! Malgré tes réseaux, j’en suis sûr, Et j’ai reconnu, rose et fraîche, Sous l’affreux profil de carton, Sa lèvre au fin duvet de pèche, Et la mouche de son menton.
Ce poème nous rappelle la beauté éphémère du carnaval, invitant chacun à célébrer la vie et la créativité. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Théophile Gautier pour découvrir davantage la richesse de son univers poétique.