Poésie impérieuse est mon amante
Très grave et docte aussi parfois, comme les dames
Du temps jadis, et douce et tendre dans ses blâmes ;
Son pas altier traĂŽne en lourds plis sa robe lente
OĂš luit l’éclat des
Fleurs de
Lys, comme des flammes.
Je sais un cĹur vaillant sous sa gorge royale
Marmoréenne ainsi que l’antique
Déesse ;
Je sais l’amour jaloux trop grand pour ma faiblesse
Par quoi je vaux ce que je vaux, hautain et mâle,
Son cĹur et son amour, et qu’Elle est ma maĂŽtresse.
Le rythme de sa voix est ma seule métrique,
Et son pas alterné ma rime nuancée.
Mon idée est ce que j’ai lu dans sa pensée,
Certes, et je n’ai jamais rĂŞvé d’autre amérique
Que de baiser l’or roux de sa tĂŞte abaissée.
Je n’ai voulu parmi la vie active et sainte
Que des heures que sa douceur livre Ă ma joie,
OĂš longuement je parle, oĂš pour qu’elle me croie,
Je suis naĂŻf, comme un enfant simple et sans feinte,
Aimant l’obscurité que son aile déploie.
Et je vivrai dans l’ombre, Ă ses pieds, sans tristesse,
N’ayant d’ambition que de rĂŞver près d’Elle,
Sans redouter pour moi l’avenir infidèle,
Car je n’aurai chanté que pour ma douce hôtesse,
Un vague chant d’amour dans l’ombre de son aile.