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Décor
Le poème ‘Décor’ de Michel Leiris est une œuvre marquante du XXe siècle qui plonge le lecteur dans un univers où la sensualité et la décadence s’entrelacent. À travers ses mots puissants, Leiris nous invite à une réflexion sur la beauté fugace des plaisirs et les ombres qui les accompagnent. Ce poème, riche en symboles et en émotions, reste d’une grande pertinence pour explorer les thèmes de l’éphémère et de l’intensité des expériences humaines.
Lorsque les tables souillées par de sales agapes Benteut leur bois se hérisser le velours des écrins s’éraille sous la poussée trop lourde des bijoux aux arêtes émoussées par la fatigue des orgies Les diamants se taisent dans leur cage étoffée plus épaisse que toute la terre momentanée de draps sous laquelle ton corps illuminé s’ensevelit Il faudrait déjouer une triple couche d’embûches pour parvenir jusqu’à cette miraculeuse chair polie fragment lunaire que toutes les forces rayonnées des ossements jointes en ce point unique ouvert au vide ou à la plénitude de la blancheur sur un lin de tristesse ont engendré Les lettres vieillies reposent au fond des tiroirs sans se distraire des arabesques qui les couvrent pattes de mouches misérables clouées aux pages par la plume comme des papillons A travers les vitres passent des bruits tamisés des parfums multiples depuis celui du gaz qui se consume au cœur des réverbères jusqu’à celui d’une joue très douce que mouillent des larmes Dehors c’est la chute sans limite des aigles amortis dans leur dégénérescence par un souvenir de plumes raidies une descente lente d’écheveaux de laine où les griffes s’empêtrent becs rivés à la malédiction yeux mesurant le trottoir les caves piètres larges carcasses d’oiseaux s’incrustant dans la mollesse du bitume tandis qu’un courant d’air chaussé de brume passe repasse siffle se déhanche fraîche prostituée
En conclusion, ‘Décor’ nous pousse à méditer sur la dualité de la beauté et de la tragédie de nos plaisirs. N’hésitez pas à partager vos impressions sur ce poème et à explorer d’autres œuvres de Michel Leiris qui interrogent notre rapport à la sensualité et à la réminiscence.