‘Elle serait là, si lourde’ est une œuvre emblématique de Boris Vian, poète et musicien du 20ᵉ siècle. Dans ce poème, Vian utilise la métaphore d’une locomotive pour aborder des thèmes profonds tels que la douleur, le passage du temps, et les souvenirs entassés. À travers des images puissantes et une musicalité évocatrice, il nous invite à réfléchir sur notre propre existence et les traces que nous laissons derrière nous.
Elle serait là , si lourde
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d’eau et de fiÃĻvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l’ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colÃĻre et d’ardeur
Et il y a tant d’annÃĐes
Tant de visions entassÃĐes
De volontÃĐ ramassÃĐe
De blessures et d’orgueils
MÃĐtal arrachÃĐ au sol
MartyrisÃĐ par la flamme
PliÃĐ, tourmentÃĐ, crevÃĐ
Tordu en forme de rÊve
Il y a la sueur des ÃĒges
EnfermÃĐe dans cette cage
Dix et cent mille ans d’attente
Et de gaucherie vaincue
S’il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le dÃĐsert
Avec l’oiseau et le chose
Et si l’on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite…
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze ÃĐpisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au brÃĐchet
Et ses fines pattes sÃĐches
Aiguilles gainÃĐes de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout pÃĐrisse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique ÃĐchantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son dÃĐbut
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l’oiseau.
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d’eau et de fiÃĻvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l’ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colÃĻre et d’ardeur
Et il y a tant d’annÃĐes
Tant de visions entassÃĐes
De volontÃĐ ramassÃĐe
De blessures et d’orgueils
MÃĐtal arrachÃĐ au sol
MartyrisÃĐ par la flamme
PliÃĐ, tourmentÃĐ, crevÃĐ
Tordu en forme de rÊve
Il y a la sueur des ÃĒges
EnfermÃĐe dans cette cage
Dix et cent mille ans d’attente
Et de gaucherie vaincue
S’il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le dÃĐsert
Avec l’oiseau et le chose
Et si l’on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite…
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze ÃĐpisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au brÃĐchet
Et ses fines pattes sÃĐches
Aiguilles gainÃĐes de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout pÃĐrisse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique ÃĐchantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son dÃĐbut
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l’oiseau.
Ce poème de Vian demeure intemporel, offrant aux lecteurs une réflexion sur la vie, la souffrance, et la beauté des souvenirs. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de cet auteur exceptionnel qui continue de toucher des générations entières.