Le poème ‘Facture’ d’Achille Chavêe, écrit en 1962, nous plonge dans une méditation profonde sur la mortalité et le silence qui suit. Avec des mots choisis, Chavêe nous invite à envisager un cosmos apaisé où la douleur et les vérités accumulées se dissipent. Cette œuvre demeure significative pour sa capacité à traiter des thèmes universels auxquels chacun peut s’identifier.
à
Urbain
Herregots
Qu’il fera bon vivre lorsque nous serons mort
que nous reposerons
dans je ne sais quel trou troué du vieux
Cosmos
bien refroidi
bien étendu
dans la noire volupté de n’être plus
avec la pierre du silence absolu
posée sur notre langue
qu’il ne faudra plus jamais retourner
sept fois dans notre bouche
pour dire ou ne pas dire la vérité acquise
puisque la notion de vérité
n’emportera plus de signification
que tous les dieux auront cessé d’être le verbe
que l’épine plantée jadis dans notre cœur
n’entraînera plus le moindre cri
capable de troubler encore
la préséance du néant
6 janvier 1962
En fin de compte, ‘Facture’ nous rappelle la douceur troublante du silence post-mortem. La contemplation de ce poème peut amener chacun à réfléchir sur sa propre existence et à explorer davantage les œuvres d’Achille Chavêe en partageant ses réflexions.