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Illusion sous un désert infini

Dans ce poème poignant, un homme erre dans un désert infini, confronté à l’illusion et à la réalité. Entre mirages et souvenirs, il cherche désespérément un sens à son existence, tandis que le désert, tel un loup patient, dévore peu à peu son esprit. Ce récit explore les thèmes de la solitude, de l’illusion et de la quête désespérée de vérité dans un monde où tout semble éphémère.
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L’Épave et le Mirage

Un homme errait, sel aux lèvres, dans l’étendue insensée,
Sous un ciel de cuivre où roulaient des astres morts.
La mer, jadis complice, avait craché son âme
Sur un rivage de sable, royaume des vents transis.
Il traînait ses semelles de chair, brûlées par l’infini,
Cherchant dans le miroitement des lointains un remords,
Tandis que le désert, comme un loup patient,
Lui léchait les talons de sa gueule de temps.

Trois lunes avaient fondu depuis le naufrage obscur
Où les vagues, en riant, avaient tordu son destin.
Ses yeux, deux coquilles vides, scrutaient l’horizon vide,
Mais la brume tenace y tissait des mensonges blêmes :
Parfois un clocher nuageux, parfois une voile en deuil,
Fantômes de lin blanc qui dansaient sur les dunes.
Il tendait les bras, suppliant ces fiancées éphémères,
Mais l’azur implacable engloutissait leurs chimères.

Un matin, le sable exhala un secret enfoui :
Une bouteille opaque, veuve de son message,
Dont le goulot scellé gardait l’odeur des abîmes.
L’homme, tremblant, y plongea ses doigts moribonds
Et tira de son ventre de verre un parchemin crispé,
Cicatrice de mots tracés d’encre et de fièvre.
La lettre, sœur caduque des vagues défuntes,
Chuchota d’une voix rauque les sanglots de l’attente.

« Ô toi qui liras ces lignes nées du sel et du désespoir,
Sache qu’un cœur battit ici, sous les griffes du hasard.
J’écris avec le sang séché qui colore mes ongles,
Car l’eau vive n’est plus qu’un souvenir qui mord.
Dans ce désert où même les ombres refusent de naître,
Je converse avec les étoiles sourdes à mes prières.
Elles clignent, indifférentes, leurs paupières dorées,
Tandis que je compte en pleurant les grains de ma folie.

Souviens-toi de moi non comme d’un vaincu qui gémit,
Mais comme d’un rêveur pris au piège de son mirage.
J’ai cru voir, hier encore, des jardins sous la lave sèche,
Des fontaines chantant l’oubli dans le creux des rocs.
J’ai suivi des rivières de lune jusqu’à des mers de poussière,
Buvant l’illusion tiède qui coulait de mes paumes.
Maintenant, je sais : le désert est un océan qui ment,
Et chaque dune n’est qu’une vague en exil.

Si tu retrouves un jour le port aux maisons basses
Où vivent encore les échos de mon rire ancien,
Dis-leur que j’ai lutté jusqu’à ce que mes veines
Ne soient plus que ruisseaux taris sous le soleil vorace.
Parle-leur des nuits où je portais l’univers comme un suaire,
Et des aurores où je mordais la lumière en hurlant.
Mais garde pour toi ces mots : je n’ai point trouvé de terre,
Seulement l’éternité vide où se dissout l’espérance. »

L’homme relut cent fois chaque syllabe tremblée,
Collant au parchemin son front en feu, son haleine saline.
La lettre, miroir de son âme écorchée, lui renvoyait
L’image d’un autre lui-même, noyé dans les sables mouvants.
Il crut entendre, dans le crissement du papier ancien,
La voix de ceux qui, jadis, avaient pleuré son absence.
Mais le vent, jaloux, lui arracha l’ultime confidence,
Emportant vers le néant les fragments de sa conscience.

Les jours suivants, il marcha vers un phare imaginaire
Dont la lueur dansait au rythme de sa faim.
Il parlait aux scorpions, leur lisant des vers de Virgile,
Et sculptait dans l’air sec des navires de brume.
Un soir, il s’allongea dans le lit froid des constellations,
Posant la bouteille vide sur sa poitrine crevassée.
« Porte ceci jusqu’aux rives où murmurent les saules pleureurs »,
Murmura-t-il à la lune, avant que ses yeux ne se scellent.

Des années plus tard, un voyageur aux lèvres gercées
Buta sur un squelette pâle, gardien d’un trésor de verre.
Les os, polis par les siroccos, brillaient comme perles,
Et dans leurs bras fragiles dormait la lettre intacte.
L’étranger déchiffra, sous le poids d’un chagrin immense,
L’adieu vibrant d’un homme devenu poussière et légende.
Autour de lui, le désert soupira, étirant son linceul infini,
Tandis qu’au loin, une ombre dansait… peut-être un mirage.

Il ne restait plus rien, sinon cette plainte immémoriale
Qui serpente entre les dunes, éternelle et orpheline.
La bouteille, vidée de ses larmes et de son mystère,
Roula jusqu’à la mer qui rit encore des rêveurs.
Et quelque part, dans le creux noir d’une vague nocturne,
Un nom sans visage flotte, lié à nul souvenir.
Le désert, lui, continue d’engloutir les promesses
Et d’accoucher de fantômes que personne ne viendra chercher.

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Ce poème nous rappelle que la vie est souvent un désert où nos illusions se heurtent à la réalité. Il nous invite à réfléchir sur nos propres mirages, ces rêves que nous poursuivons sans cesse, et sur la manière dont nous faisons face à l’éternité vide. Peut-être que, comme l’homme du désert, nous cherchons tous une terre promise qui n’existe que dans nos esprits. Mais dans cette quête, c’est notre humanité même qui se révèle, fragile et résiliente.
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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