La danse des saisons
Dans le silence opulent de l'aube naissante,
Un souffle, léger comme le frémir des ailes d'un papillon,
S'élève et berce l'horizon dans une caresse éloquente,
Marquant le début d'un ballet éternel, d'une douce révolution.
Le printemps, d'un pas hésitant, fait son entrée,
Drappé de voiles de perles et de rosée,
Ses mains, peintres habiles, tissent l'aquarelle de la vie,
Sur la toile vierge de l'hiver, une symphonie d'envies.
Chaque bourgeon est un vers, chaque fleur un poème,
Dans ce royaume éphémère, la beauté même.
Le chant des oiseaux, en notes dispersées,
Compose une ode à l'amour, aux rêves éveillés.
Puis vient l'été, dans un éclat de lumière dorée,
Un titan aux bras chargés de promesses ensoleillées.
Les jours s'étirent, langoureux, dans une éternelle caresse,
Et la mer, miroir du ciel, scintille de mille prouesses.
Sous le regard ardent du soleil, tout s'embrase,
La valse des papillons, la course folle du vent,
Dans ce théâtre d'opulence, chaque instant se fraye une place,
Et l'amour, comme un vin vieux, enrichit le temps.
L'automne, en majesté, avance en conquérant,
Ses doigts jouent sur la palette des sentiments,
Or, rouge, ocre, couleurs de l'adieu et de l'espérance,
Chaque feuille tombée est une larme, une réminiscence.
C'est la saison du bilan, des jours qui raccourcissent,
Où le passé et le futur dans une étreinte se lient,
Et dans le creuset du temps, les souvenirs s'amassent,
Forgeant les rêves de demain, dans le cœur de l'impasse.
L'hiver, enfin, revêt son manteau de silence,
Un empereur éthéré, dans son palais de glace,
L'air se fait cristallin, chaque souffle est un chant,
La nature sommeille, dans un rêve blanc, attend.
Mais même dans ce sommeil, il y a une attente,
Le cycle des saisons, une promesse latente,
La vie, sous la neige, prépare son éveil,
Et dans le cœur de l'hiver, brille l'espoir, pareil.
La danse des saisons, cycle éternel et changeant,
Est le reflet des vies, du monde, des amants.
Chaque phase est un passage, une transformation,
Où la beauté se révèle dans sa plénitude, sans condition.
Et nous, spectateurs de ce spectacle incessant,
Apprenons la valeur de chaque instant présent.
La nature nous enseigne l'art de la patience,
Dans le grand livre du temps, chaque saison a sa sentence.
Que ce poème soit un hommage à cette danse infinie,
À la richesse de la vie, à son tissu d'harmonie.
Car dans le flux et le reflux des jours, des années,
Se trouve une musique, pour qui sait écouter.
Dans la danse des saisons, il y a une leçon,
Un appel à embrasser chaque moment, chaque raison.
À chercher dans le cœur de chaque épreuve, chaque bonheur,
La clé de notre humanité, l'essence de notre valeur.
La danse des saisons, plus qu'un cycle, est un poème,
Écrit dans la langue universelle, celle qui dit "je t'aime",
À cette terre qui nous porte, à cette vie qui nous emporte,
Dans ce voyage éphémère, où chaque saison est une porte.
Ouvrons nos cœurs, laissons entrer la lumière,
De chaque printemps éveillé, de chaque hiver,
Que nos vies soient comme les saisons, pleines et profondes,
Et dans le miroir du temps, que l'amour soit le monde.
