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La Dernière Encre du Poète Maudit

Plongez dans l’univers sombre et envoûtant de ‘La Dernière Encre du Poète Maudit’, un poème qui explore les frontières entre l’amour, l’art et la mort. À travers les ruines d’un château abandonné, un voyageur découvre les vestiges d’une histoire d’amour tragique, gravée dans les murs par un poète condamné à l’immortalité par ses propres mots. Ce récit poétique vous invite à réfléchir sur le pouvoir des mots et le prix de la création.
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La Dernière Encre du Poète Maudit

Au seuil du château que les ronces étouffent,
Un voyageur perdu, sous la lune qui souffre,
Devine entre les pierres un sanglot figé.
Les tours, spectres géants aux crânes éventrés,
Tordent vers l’horizon leurs griffes de lichen,
Gardiennes d’un secret bu par le temps ancien.

Il avance, son ombre éraillant les décombres,
Et sent vibrer le sol comme un cœur qui se rompt.
L’escalier en spirale, serpent de poussière,
L’entraîne vers un lieu où plane la misère.
Là, dans une chambre aux vitres étoilées,
Un pupitre de chêne, veuf de ses volées,

Exhale un parchemin froissé par les années,
Lettre close de cire aux larmes constellées.
Sous ses doigts tremblants, l’enveloppe se déchire :
« À l’âme qui viendra lorsque je n’aurai plus d’empire… »
Les mots, aigles blessés, s’envolent de la page,
Révélant un drame scellé dans leur plumage.

*« Je suis l’enfant que l’aube refusa d’enfanter,
Le vers que le destin s’amusa à tronquer.
Mon nom ? Un feu follet dans les marais du rêve,
Une syllabe morte que la glace achève.
J’ai cru la poésie immortelle comme un fleuve,
Mais les dieux m’ont jeté leur plus noir sarcasme :

Chaque strophe écrite engourdit mes phalanges,
Chaque rime parfaite empoisonne mes anges.
Mon amour fut un astre éteint avant l’aurore,
Son sourire sculpté dans un marbre sonore.
Nous avions inventé des matins sans crépuscule,
Mais le sort exigea son tribut ridicule –

Un baiser volé sous les ifs du mensonge,
Un serment trahi par des lèvres qui songent.
Elle partit un soir où les lilas moururent,
Ses cheveux mêlés aux brumes qui coururent.
Je restai, fantôme aux paumes pleines d’encre,
À bâtir des sonnets pour apaiser son manque.

Les murs de ce château sont les strophes muettes
Où j’enfermai mes nuits, mes fièvres, mes défaites.
J’y gravis les degrés de chaque alexandrin,
Cherchant dans la douleur un impossible destin.
Hélas ! Plus j’approchais du sublime édifice,
Plus mon sang se changeait en encre sacrificielle.

Maintenant que la mort vient polir mon suaire,
Je confie à ces murs ma détresse ordinaire.
Si tu lis ces mots, ô passant égaré,
Sache qu’en ces lieux tout désir est muré.
Fuis avant que ne tombe le dernier vers de cendre,
Car celui qui comprend ma plaie doit la comprendre. »

Le voyageur, saisi d’un vertige étrange,
Voit danser les mots comme des feux morts-vivants.
Soudain, l’air s’épaissit d’une présence amère :
Un jeune homme apparaît, spectre à la chair de cire,
Ses yeux deux puits noirs où nage la folie,
Ses mains transpercées de plumes ensevelies.

« Tu as déchiffré l’énigme de ma geôle,
Maintenant, il te faut partager mon symbole.
Regarde ! » Et les murs, tels des parchemins vastes,
Déroulent en sanglots leurs chroniques désastreuses.
La lune projette l’ombre d’une étreinte,
Deux corps enlacés sous une voûte éteinte.

« Elle s’appelait Ève, ou peut-être Aurore,
Son rire faisait frémir les roses dès l’aurore.
Nous inventions des mondes où les mots dansaient nus,
Mais les dieux jaloux nous avaient reconnus.
Un soir, ils exigèrent que je choisisse :
La poésie immortelle, ou son fragile souffle.

J’optai pour l’artifice des rimes éternelles,
Croyant son amour plus fort que les cerbères.
Hélas ! Quand je traçai le point final sublime,
Je trouvai son corps froid sur nos dalles intimes.
Depuis, je m’acharne à ressusciter l’aurore
En gravant dans les murs ce que je fus avant de mourir. »

Le spectre tend sa main où perlent des étoiles :
« Prends cette plume, elle est ma dernière toile.
Écris notre histoire pour briser la malédiction,
Mais sache qu’en sauvant mon âme, tu perds ton nom. »
Le voyageur, ému par tant de détresse altière,
Saisit l’instrument lourd de toutes les prières.

À mesure qu’il trace les lettres sur la pierre,
Ses cheveux blanchissent sous le vent de lumière.
Les murs absorbent ses mots, ses pleurs, ses doutes,
Tandis que le poète s’efface dans les voûtes.
Quand tombe le dernier mot – « adieu » murmuré –,
Le château tout entier se met à respirer.

Les tours en pleurs croulent en poussière lyrique,
Les roses jaillissent des fentes prosaïques,
Et le voyageur, debout parmi les ruines,
Sent son cœur battre au rythme des quatrains anciens.
Il comprend trop tard le prix de sa clémence :
Son propre nom s’envole avec les feuilles mortes.

Désormais, il erre entre réel et chimère,
Portant dans sa poitrine l’encre de naguère.
Les nuits où la lune saigne sur les collines,
On entend gémir deux voix entrelacées :
L’une chante l’amour en strophes obsédantes,
L’autre répond en prose lente et déchirante.

Ainsi repose, sous les décombres sublimes,
La double malédiction des poètes victimes.
Le château n’est plus qu’un reflet dans les sources,
Où viennent s’abreuver les ombres en course.
Et si vous y lisez, un soir de lune pâle,
N’achevez jamais la phrase initiale.

« `

Ce poème nous rappelle que l’art et l’amour sont souvent liés par des fils invisibles, mais fragiles. La quête de l’immortalité à travers les mots peut-elle justifier la perte de ce qui nous rend humains ? En refermant ce livre, laissez-vous emporter par cette réflexion : et si chaque mot que nous écrivons était une partie de notre âme que nous offrons au monde, au risque de nous perdre nous-mêmes ?
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Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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