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La Mort n’existe pas

Dans le poème ‘La Mort n’existe pas’, William Chapman nous invite à réfléchir sur la nature de la vie et de la mort. Écrit dans le contexte du romantisme, ce poème puissant propose une vision optimiste, où la mort n’est pas une fin, mais un passage vers un nouvel état d’être. Les magnifiques métaphores de la renaissance et de la transformation évoquent un univers où rien ne meurt définitivement, soulignant ainsi l’importance de l’immortalité de l’âme.
La mort n’existe pas. ― Quand l’astre-roi s’ÃĐteint Au ponant empourprÃĐ des reflets de sa robe, Quand le jour pÃĒlissant à nos yeux se dÃĐrobe En noyant dans son sang radieux le lointain, C’est pour aller renaÃŪtre à l’autre bout du globe. Rien ne meurt à jamais, rien à jamais ne fuit; La goutte d’eau qui monte au ciel du prÃĐcipice, Captive du rayon que le soleil y glisse, Peut redescendre en perle, au milieu de la nuit, Dans le lis altÃĐrÃĐ qui lui tend son calice. Les feuilles des forÊts tombent comme des pleurs, Et l’orme dÃĐpouillÃĐ semble au loin un squelette. Tout est fanÃĐ, gazon, jasmin et violette; Mais FlorÃĐal toujours ressuscite les fleurs Et redonne aux bosquets frissonnants leur toilette. Les fleuves dÃĐbordÃĐs submergent les grands monts, Et rien n’apparaÃŪt plus sur l’onde oÃđ tout se noie; Mais soudain l’arc-en-ciel au firmament chatoie, Et la terre du sein des flots lourds de limons Émerge et de nouveau brille et frÃĐmit de joie. Par l’ouragan farouche un chÊne est renversÃĐ: Un rejeton en sort, croÃŪt et se ramifie. L’ÃĐmondeur, en blessant le cep, le fortifie. L’herbe pousse plus drue oÃđ la faux a passÃĐ; Rien ne peut ÃĐtouffer le germe de la vie. Tirez du fond des mers un fragment de corail, Laissez-le retomber sur un lit de calcaire; La fleur du polypier, arrachÃĐe à sa mÃĻre, Par un mystÃĐrieux et persistant travail, Reforme un nouvel arbre au sein de l’onde amÃĻre. Frappez avec le fer le vieux pin de l’Armor, Qui porte jusqu’au ciel sa tÊte vÃĐnÃĐrable, Enfoncez la cognÃĐe au flanc de notre ÃĐrable, Et l’arbre rÃĐsineux verse tout un trÃĐsor, Et le bois canadien un miel incomparable. La pourriture mÊme a sa fÃĐconditÃĐ; Des germes tout-puissants sortent parfois des tombes; Bonaparte rayonne aprÃĻs des hÃĐcatombes Dont l’horreur fait encor frÃĐmir l’humanitÃĐ, L’Église brille aprÃĻs la nuit des catacombes. La mort n’existe pas! la mort n’existe pas! Tout sur terre ÃĐvolue et se mÃĐtamorphose; L’aile du papillon de la larve est ÃĐclose; La poudre du chemin, que soulÃĻvent nos pas, Se transforme et devient fruit, graminÃĐe ou rose. Tout est fÃĐcond, coteau, val, fange, arbre embaumÃĐ. Tout palpite, le luth, le flot, l’aile, la feuille, Le printemps qui sourit, l’automne qui s’endeuille; Le lourd rocher muet est lui-mÊme animÃĐ; Tout vit, le grain qui germe et la fleur que l’on cueille. Et les mondes lointains dont sont peuplÃĐs les cieux, Et pour qui notre terre est moins qu’une ÃĐtincelle, Gravitant dans l’ÃĐther oÃđ leur flamme ruisselle, Sans suspendre jamais leur cours majestueux, Prouvent l’ÃĐternitÃĐ de l’ÃĒme universelle. La mort n’existe pas! la mort n’existe pas! Le pÃĻre disparu dans l’enfant vit encore; Le cœur broyÃĐ conserve une fibre sonore, Et ce que nous nommons, en tremblant, le trÃĐpas, Au lieu d’Être un couchant, est un lever d’aurore. Ceux que nous chÃĐrissions ont clos leurs yeux lassÃĐs, Et dorment en un coin du sombre cimetiÃĻre. Ils sont ensevelis à jamais sous la pierre, Mais ils vivent toujours, car les doux trÃĐpassÃĐs Au soleil ÃĐternel ont rouvert leur paupiÃĻre. Non, ils ne sont pas morts. Ils vivent dÃĐsormais Dans un lieu plus serein, une sphÃĻre plus ample. En laissant derriÃĻre eux un immortel exemple, Ils ont, un jour, atteint le sommet des sommets D’oÃđ leur œil, enivrÃĐ d’infini, nous contemple. Ainsi que des oiseaux ils se sont envolÃĐs Vers un ciel plus clÃĐment, vers un bord plus fertile. Ils ont enfin trouvÃĐ l’impÃĐrissable asile. Pour aller revÊtir les manteaux ÃĐtoilÃĐs, Ils ont laissÃĐ tomber leurs vÊtements d’argile. Ils nous aiment toujours, ils nous suivent partout. Ils sont restÃĐs pour nous les compagnons fidÃĻles, AttachÃĐs à nos toits comme les hirondelles. Et parfois nous croyons entendre tout à coup Le timbre de leur voix et le bruit de leurs ailes. Et lorsque nous tombons ployÃĐs par les regrets, Lorsque nous gÃĐmissons sous le poids de la chaÃŪne Qu’au bagne de la vie incessamment l’on traÃŪne, Ils viennent se pencher, la nuit, à nos chevets, Et nous croyons sentir sur nos fronts leur haleine. Des bords mystÃĐrieux oÃđ commence le ciel Ils nous disent de fuir le terrestre esclavage: Tels de blancs albatros, dans l’ombre d’une plage, De moment en moment jettent des cris d’appel À des oiseaux restÃĐs sur un autre rivage. Et, guidÃĐs par leurs voix, soutenus par leurs bras, Nous gravirons, un jour, la montagne ÃĐternelle, AprÃĻs avoir brisÃĐ l’enveloppe charnelle Qui nous fait chanceler si souvent ici-basâ€Ķ Mais quand donc sonnera cette heure solennelle? Quand donc va retentir dans les airs notre glas? Quand donc, chers trÃĐpassÃĐs, viendra la dÃĐlivrance? Quand donc auront enfin cessÃĐ les durs combats? Qu’importe le moment! Nous gardons l’espÃĐranceâ€Ķ La mort n’existe pas! la mort n’existe pas!
En conclusion, ‘La Mort n’existe pas’ est un hommage à la continuité de la vie et à l’amour éternel qui persiste au-delà de l’existence physique. Ce poème encourage les lecteurs à célébrer la mémoire de ceux qu’ils ont perdus tout en gardant espoir en la vie après la mort. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de William Chapman pour découvrir sa vision unique du monde.

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