Plus un bruil de pas
Les clés nous sont tombées des mains et nous nous sommes accrochés aux pans de l’obscurité
Cette course aveugle, où nous mène-t-elle
vers l’avant ou en arrière ?
Les pas se sont cloués sous nos pieds
et nous nous sommes cassé les dents sur le mors
À quoi nous servent les larmes
et de quelle utilité nous est encore la parole ?
Tu as la main lourde, ô insomnie
une nuit dure maintenant un siècle
Nous attrapons chaque maladie qui passe
et ce ne sont pas les rêves qui nous soigneront
La douleur, voilà la matière de notre chant
La pitié ?
Depuis quand les statues en ont-elles ?
Le bateau nous a rejetés et s’est éloigné
Nul havre de paix en vue
Cette peine, entretiendra-t-elle notre mémoire
ou ne nous fera-t-elle qu’oublier davantage
les jours lumineux ?
Va mon cœur, prends-en ton parti
Personne ne pense encore à nous penser à nous est désormais un péché