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La Traversée de l’Instant

Dans ‘La Traversée de l’Instant’, le lecteur est invité à une promenade mélancolique sur un ancien pont, symbole d’une existence éphémère. À travers les gouttes de pluie qui tombent, se dessinent les contours d’un flâneur en quête d’un sens à sa solitude et aux rêves perdus.

Le pont des rêves éphémères

Sur les pavés luisants d’une pluie fine et persistante, s’étendait un ancien pont, témoin silencieux d’un temps révolu et de mélodies oubliées. Dans l’ombre mouvante d’une soirée d’automne, un flâneur perdu arpentait ces lieux empreints d’histoire et de tristesse. Ce vagabond, figure solitaire au regard las, portait en lui le fardeau de la condition humaine ; il était le rêveur, l’errant, l’âme en quête d’un instant suspendu dans l’éphémérité du temps.

Le pont, aux arches usées par les siècles, se dressait tel un livre ouvert aux passages de la vie. Sous le rideau de la pluie, ses pierres résonnaient du murmure de secrets anciens, tandis que le flâneur, en silence, écoutait la complainte de ce socle d’histoire. Chaque goutte qui s’écrasait sur l’ardoise évoquait des souvenirs désormais flous, des amours passées et des illusions évanouies. Ainsi, sur ces lieux empreints de symbolisme, le flâneur percevait la fugacité de l’instant, ce moment suspendu où le destin semblait hésiter, meurtri par la lente inexorabilité du temps.

« Ô destin, murmura-t-il à demi-voix, pourquoi faut-il que la pluie emporte avec elle les promesses d’un avenir radieux ? » La question se perdait dans le tumulte discret de la nuit, dans ce murmure d’eau et de vent qui semblait vouloir effacer les traces d’un bonheur jadis espéré. Sous ses pas, la voûte du pont offrait à son regard des éclats de reflets, tels des miroirs trahissant la fragilité de l’être humain, perdu dans l’instabilité de ses rêves.

Alors que les ombres se faisaient plus denses et que l’averse accentuait la mélancolie de l’instant, le flâneur, égaré entre ses pensées et le tumulte subtil de la pluie, se souvenait d’un temps où l’espoir se faisait compagnon fidèle. Il se rappelait les instants de clarté, ces minutes fugitives où la lumière de l’âme se révélait en un éclat incandescent, comme si le pont lui-même se voulait un passage vers l’infini. Mais en cet instant précis, où les gouttes semblaient danser sur les pierres délabrées, il n’était plus qu’un simple spectateur de sa propre désillusion.

Les pavés, humides et glissants, formaient sous ses pieds le chemin sinueux d’un récit déjà conté. Chaque pas était une incantation, un rituel en hommage aux âmes qui avaient jadis foulé cette terre. Et dans le fracas lointain d’un train solennel, résonnait l’écho des espoirs déchus, des rires étouffés, des promesses que le temps avait emportées vers l’horizon d’un avenir incertain. Le ciel, en ce moment de grâce et de douleur, se faisait complice de l’instant ; il pleurait, non pour atténuer la douleur, mais pour sublimer la tristesse qui emplit le cœur du flâneur.

Au cœur de cette nuit, chaque pierre semblait lui chuchoter des récits anciens et douloureux. L’homme se souvint alors des paroles échangées dans un murmure ténu avec un vieil ami, lors d’une soirée semblable. Dans un dialogue empreint de nostalgie et de désespérance, l’ami avait déclaré : « La vie est une averse passagère, une pluie qui lave nos illusions et laisse sur le pavé l’empreinte de nos regrets. » Ces mots, résonnant douloureusement, se firent l’écho de sa propre existence, où chaque instant de bonheur paraissait condamné à se dissoudre dans l’oubli.

Le pont, en ce lieu de mémoire, se transformait en métaphore de l’existence humaine ; il était le lien entre l’ancien et le présent, entre les vestiges d’un passé glorieux et les ruines d’un futur incertain. Sous la pluie battante, les arches du pont semblaient pleurer ce qu’elles avaient vu, abritant en leur sein les vestiges d’une époque révolue. Le flâneur, d’un pas hésitant, s’avançait vers l’endroit où le temps semblait se figer, là où même la pluie paraissait suspendue, comme pour contempler la fugacité des rêves.

Dans un souffle, la pluie tomba avec une régularité obsédante, ravivant en lui la mélancolie des jours anciens. Il se rappelait les instants où il n’était qu’un enfant, lorsque chaque goutte de pluie éveillait en lui la magie d’un monde étrange et merveilleux. Mais le destin, insaisissable et cruel, avait dérobé à ce jeune être l’innocence et l’éclat de la vie, le plongeant dans les méandres d’un chemin de solitude et de regrets. Ainsi, sur le pont antique, il se voyait comme un fantôme errant, prisonnier d’un temps suspendu dont la clarté ne tarderait jamais à s’éteindre.

Les pierres, luisantes sous la pluie, portaient les stigmates des années, tout comme son âme portait les marques de ses erreurs. Parfois, au détour d’un regard intérieur, il entrevoyait le reflet de ses espoirs morts, ceux que n’avait pu supporter le poids de la réalité. Dans le fracas de l’averse et la lueur éphémère d’un réverbère, il se murmurait à lui-même : « N’est-ce pas là le triste destin de l’homme, de porter en lui le fardeau d’un bonheur impossible à saisir ? » Ce questionnement, chargé de la douleur du souvenir, se mêlait aux gouttes de pluie et aux lueurs tremblantes du pont.

Au fil de sa longue errance sur ce lieu chargé d’âme, le flâneur croisa la silhouette d’un passant, tout aussi errant que lui, qui s’arrêta devant la structure centenaire. Sans doute, chacun portait en lui sa propre mélodie, sa propre douleur insondable. Leurs regards se croisèrent, et dans un échange silencieux, se déroula la confession muette de deux êtres liés par la fragilité de l’instant. L’un d’eux, avec une voix faible mais emplie d’une sincérité désespérée, déclara : « Nous sommes les témoins d’un temps qui se fane, gardiens d’un passé que nulle a pu arrêter. » Le flâneur, submergé par la solennité du moment, répondit d’un hochement de tête, tandis que ses yeux se mouillaient des larmes silencieuses de la désolation.

La pluie, toujours implacable, continua de jouer sa symphonie sur l’ancienne arche, chaque note rappelant l’irréversibilité du temps. Les réverbères, à peine discernables dans l’obscurité, révélaient des ombres mouvantes, semblables à d’immortels souvenirs d’antan. Aux échos de celle-ci, la voix intérieure du flâneur se fit plus intense — un cri muet lancé à l’univers : « Que resterait-il de nos rêves, de nos joies éphémères, si le temps, comme une pluie ininterrompue, venait à effacer chaque trace d’espoir ? » Ses mots se perdirent dans le bruissement incessant de l’averse, comme s’ils cherchaient vainement à s’élever au-dessus du chagrin ambiant.

La progression sur le pont devint alors le théâtre d’un monologue intérieur, où se mêlaient la douleur de l’exil, l’amertume des regrets et la conscience poignante de la fragilité humaine. Chaque pas lui rappelait la certitude d’une désillusion inévitable, le souffle court de l’instant présent qui, tel un écho lointain, murmurait les vérités de la vie. Dans cette quête silencieuse, le flâneur se sentait à la fois condamné et libéré par cette réalité cruelle ; condamné par la permanence de sa solitude et libéré par la connaissance que seul le temps pouvait panser les blessures d’un cœur meurtri.

Il se souvint alors, avec une intensité presque douloureuse, des heures passées au bras d’un souvenir fugitif, lorsqu’un simple regard suffisait à éveiller en lui une ardeur nouvelle. Mais ces instants, précieux et fugitifs, s’étaient dissipés dans un fracas de regrets, emportés par le torrent implacable du destin. Ainsi, le pont, symbole intemporel de ses errances, ne faisait plus que renforcer l’inéluctable vérité : la vie, en dépit de ses espoirs naissants, se consumait en un instant de mélancolie, un instant suspendu aux méandres de l’impermanence.

Sous l’emprise d’un silence quasi sacré, alors que la pluie paraissait elle-même absorbée par le poids de la douleur, le flâneur s’arrêta et contempla l’horizon lointain. Là-bas, dans le voile ténu de la nuit, se dessinaient les contours d’un destin déjà scellé, une trajectoire menant à l’inévitable décadence. Son âme, vacillante face aux remous du passé, se laissait envahir par une vague de désespoir ; chaque goutte d’eau semblait rappeler la fragilité des instants de bonheur et la cruauté d’un avenir sans retour.

Dans un ultime murmure, alors que la brise et la pluie se confondaient en un seul chœur de lamentations, le flâneur prononça ces mots, porteurs de tristesse et de résignation : « Ainsi s’achève le rêve des âmes errantes, ainsi se dissout l’éphémère dans l’immuable tourment du temps. » Ce chant funèbre, délivré au creux de l’instant suspendu, se répercutait sur les arches usées du pont comme une litanie de douleur, scellant à jamais le sort de celui qui n’avait su saisir la lumière d’un instant de vérité.

À cet instant ultime, l’âme du flâneur se para d’un voile de nostalgie et d’amertume, ressentant intensément le poids des années et la mélancolie d’un univers en déclin. La pluie, messagère de l’oubli, continuait son chemin sans relâche, emportant avec elle le dernier écho d’un espoir avorté. Puis, dans un dernier soupir, le pont antique, témoin muet de tant de vies et de rêves brisés, absorba le destin tragique de celui qui errait en quête d’une identité perdue, d’un instant qui aurait pu mener vers la lumière.

L’horloge du destin, inflexible et insensible, balaya les vestiges d’un rêve d’antan. Chaque pierre, trempée par la pluie et marquée par les larmes silencieuses des errants, semblait murmurée à l’oreille du flâneur : « Laisse derrière toi ce mirage, abandonnant avec lui la chimère d’un bonheur éphémère. » Mais comment peut-on renoncer à l’essence même de son être, à la quête interminable de ce moment suspendu, lorsque l’on sait que la vie n’est qu’un fragile fil tissé par l’ombre et la lumière, par le jour et la nuit, par l’espoir et la désillusion ?

Les réflexions du cœur se mêlaient aux confessions de l’âme dans un intemporel dialogue intérieur. Le flâneur, alors le témoin désabusé de sa propre existence, se remémorait avec une clarté douloureuse les mots échangés en sa jeunesse, ces mots qui, aujourd’hui, ne faisaient que souligner l’inéluctable marche du temps. « La vie est un pont entre un passé indélébile et un futur écrasé par l’inévitable, » avait-on dit jadis, et ces mots résonnaient en lui comme une sentence sans répit.

Sur le vieux pont, les gouttes de pluie semblaient former un rideau de perles liquides, suspendues dans une éternelle danse funèbre, rappelant la transience de toute chose. L’horizon, obscurci par le voile épais de la nuit, n’offrait plus qu’une lueur pâle, un espoir délavé dans la pénombre d’un destin inéluctable. Et le flâneur, empli d’un désespoir indicible, se rendit compte que sa propre vie n’était qu’une succession d’instants fugaces, éclaboussés par la pluie d’un destin qui ne laisse aucun répit.

Tel un funambule égaré sur le fil ténu de l’existence, il se rappela, avec amertume, que toute quête d’identité était vouée à se dissoudre dans l’immensité d’un univers silencieux. Chaque pas le rapprochait inexorablement du bord du pont, de cette frontière invisible où se confondent la vie et l’oubli. Dans un ultime moment de lucidité, il laissa échapper un murmure, une prière silencieuse adressée au temps : « Que le souvenir de mes errances serve de leçon à ceux qui, encore, osent rêver d’un instant suspendu… »

Pourtant, malgré la beauté tragique de ce tableau pluvieux, le cœur du flâneur se serrait sous le poids des regrets. Les souvenirs d’un passé empli de promesses et d’espoirs disparus se superposaient aux images d’un présent morne, où l’ombre de la solitude s’étirait inexorablement. L’instant présent, aussi fugace soit-il, semblait n’être qu’un prélude à une nostalgie insondable, un prélude à la fin inévitable d’un roman trop court et trop douloureux pour être complet.

Dans la pénombre, où l’eau s’écoulait en rivières sur les pierres usées du pont, le silence se faisait complice d’un chagrin profond. Une dernière fois, le flâneur fixa l’horizon, comme pour y chercher encore un éclat de vie, une étincelle qui pourrait ranimer la flamme vacillante de son être. Mais le ciel, vaste et impitoyable, ne laissait paraître qu’une obscurité infinie, un abîme où se noyaient toutes les illusions humaines.

« Adieu, doux rêve, » souffla-t-il dans le vent, tandis que ses yeux, embués de larmes invisibles, se perdaient dans le reflet d’une vie désormais vouée à disparaître. Les échos d’un passé révolu se mêlaient aux gouttes d’eau, formant un chapelet de douleurs immémoriales qui enveloppait son âme. Dans ce décor d’antan, où chaque pierre et chaque goutte semblaient raconter l’histoire d’un destin tragique, le flâneur comprit que son errance ne mènerait jamais à la lumière, mais qu’elle se consument lentement, comme tant d’autres avant lui, dans l’obscurité d’un pont antique sous la pluie.

Enfin, dans un ultime souffle, le flâneur, las et vaincu par l’inexorable cours du temps, se laissa glisser vers l’abîme de son propre désespoir, comprenant que le pont n’était plus qu’un lieu de repos pour les rêves perdus, un mausolée pour l’âme esseulée, où chaque goutte et chaque pierre témoignaient de l’éphémérité de l’existence. Et c’est ainsi, dans le murmure de la pluie, que se scella la fin d’une quête infinie, celle d’un homme qui, parmi le chaos et la mélancolie, avait cherché en vain la lueur d’un instant suspendu, pour se retrouver, à l’aube d’un destin tragique, seul face à l’immensité du temps perdu.

Le pont, désormais silencieux et recouvert d’un voile humide de regrets, continua d’abriter les vestiges d’un rêve désormais brisé. Les dernières notes de la pluie se firent l’écho d’un adieu interminable, scellant en son sein la tristesse d’un flâneur qui, dans l’attente d’un instant illusoire, s’était envolé vers la nuit éternelle. Le cycle de la vie, aussi cruel soit-il, se poursuivait, implacable, laissant derrière lui une traînée de larmes et de souvenirs en suspension dans l’air d’un pont antique, devenu le tombeau des rêves éphémères et de l’âme errante.

Ainsi se referme le dernier acte de cette tragédie silencieuse, où la quête de sens et d’identité se brisa contre les rives du temps, laissant le cœur meurtri du flâneur se dissoudre dans l’obscurité d’un destin irrémédiablement scellé. Le pont, témoin éternel de ce passage douloureux, demeure à jamais le symbole d’une ère révolue, d’un espoir révoltant et d’un instant suspendu dans l’éphémérité, avant que tout ne s’éteigne dans l’inévitable tristesse d’une fin sans retour.

Ce poème nous rappelle que chaque instant de bonheur est fragile et précieux, suspendu entre le passé et l’incertitude de l’avenir. En contemplant les vestiges de nos rêves, nous sommes invités à chérir l’éphémère et à reconnaître la beauté dans la mélancolie de notre existence.
Éphémérité| Mélancolie| Souvenirs| Pont| Solitude| Recherche De Sens| Poème Sur Léphémérité| Fin Triste| Condition Humaine
Auteur: Jean J. pour unpoeme.fr

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