L'arbre qui voulait marcher
Dans un recoin paisible de notre monde,
Se dressait fier, un arbre aux racines profondes.
Son écorce semblait compter les éons,
Témoin silencieux des saisons en bourgeons.
Il rêvait de parcourir les vastes contrées,
De ses pieds ancrés, il aspirait à s'évader.
"Pourquoi ne puis-je marcher, explorer?" se lamentait-il,
Sa soif d'aventure semblait ne connaître de fin.
Les cieux, emplis de clarté, écoutaient ses désirs,
Les oiseaux, en choeur, venaient le réconforter.
"Cher ami, ton rêve est un doux mystère,
Ton essence réside dans ta ferme stature, ta terre."
Il enviait les cours d'eau, libres de vagabonder,
Les nuages, aux danses éphémères, sans se lasser.
Chaque créature, chaque élément semblait en liberté,
Sauf lui, l'arbre, à jamais enraciné.
Mais vint alors le jour où son regard changea,
Il vit un enfant, ses bourgeons effleurer.
"Pourquoi me touches-tu avec tant de douceur?"
"Car en toi, je trouve paix et bonheur."
L'arbre comprit alors qu'il possédait un don,
Celui d'offrir ombre et refuge, sans condition.
Sa quête de se mouvoir semblait dérisoire,
Car sa véritable force résidait dans son histoire.
Au fil des saisons, il vit autour de lui,
Des amoureux se promettant l'infini,
Des vieillards se remémorant leur jeunesse,
Sous son feuillage, trouver sagesse.
Il n'était pas un simple témoin du temps,
Mais un gardien, un phare éclairant.
Sa valeur ne résidait pas dans le déplacement,
Mais dans les vies touchées, moment après moment.
"Je suis l'arbre qui voulait marcher,"
Se disait-il avec fierté.
"Pour découvrir que ma place est ici,
A être l'ami, le confident, le répit."
Ainsi, de l'arbre qui voulait s'évader,
Naquit la légende de celui qui a appris à aimer.
S'épanouir dans l’immobilité,
Trouver sa liberté dans la solidité.
Chacun de nous peut ressentir cet appel,
À chercher au-delà de notre seuil personnel.
Pourtant, souvent, c'est en nos terres,
Que réside notre mission, notre univers.
L'arbre qui voulait marcher nous enseigne,
Que la valeur de la vie ne se mesure pas en lieues,
Mais dans la richesse des liens que l'on tisse,
Dans l'amour qu'on donne, sans artifice.
En son cœur battant sous l'écorce, une sève coulait,
Comme un fleuve de vie, d'histoires entrelacées.
Il était plus qu'un arbre, il était un monde,
Un sanctuaire où chaque histoire résonne.
Dans le murmure du vent, écoutez son appel,
L'histoire de l'arbre, en nous, éternelle.
Célébrons notre quête, nos racines et nos envies,
Dans cette symphonie de la vie, nous sommes tous unis.
Fin
