Article précédent
Article suivant

Le caniche qui chantait faux

Le caniche qui chantait faux

Dans le creux d'une vallée où coule une rivière,
Entourée de forêts, d'arbres millénaires,
Se trouvait un village aux tuiles colorées,
Où chaque jour, la vie semblait danser.

Au cœur de ce tableau, vivait un caniche,
Au pelage si blanc, aux yeux remplis de malice,
Non pas connu pour sa bravoure ou sa fiche,
Mais pour un talent, disons, un peu atypique.

Ce chien, au grand dam de ceux qui l'entendaient,
Chantait. Faux, très faux, mais toujours il tentait.
Ses notes s’envolaient, puissantes mais brisées,
Comme des flèches d'argent qui ne sauraient se poser.

Les habitants du lieu, au début amusés,
Commencèrent à gronder, puis à se replier.
"S’il vous plaît, tais-toi!" lui criait-on de toutes parts,
Mais le caniche chantait, ignorant leurs regards.

Il trouvait dans ses sons, un monde à lui ouvert,
Une terre d’aventures, de mystères offerts.
Pour lui, chaque note déployait un univers,
Où les fausses harmonies devenaient mers et déserts.

Il chantait en trotinant le long du ruisseau,
Les canards dans l'eau froide l'observant de haut.
Il chantait sous la pluie, battant le tempo
Avec ses petites pattes, frappant la boue, l'écho.

Le temps passa ainsi, dans la joie et les pleurs,
Le caniche et ses chansons grandissant en cœur.
Un matin, un silence s'abattit sur la ville,
Le caniche ne chantait plus, fin de sa partition vile.

Les gens se questionnèrent, cherchant le pourquoi,
Puis le manque s’insinua, doux, froid.
Ils réalisèrent que, malgré la fausseté,
Ses chansons leur manquaient, leur apportaient gaieté.

"Au fond, qu’importe le juste et le faux,
Si le cœur y est, et brille en écho?"
Ils dirent, partageant une nouvelle vision,
Où les imperfections forment la plus belle des chansons.

Le caniche revint, poussé par l'envie,
De partager à nouveau sa mélodie.
Accueilli en héros, en ami, en artiste,
Il chanta, faux, mais avec toute la liste.

Cet étrange concerto entre l'animal et les hommes
Rappelle que dans la dissonance aussi, des merveilles somment.
Que dans l'erreur, dans l'écart, naît parfois la beauté,
Révélant à nos âmes des vérités cachées.

Dans le creux de cette vallée, sous le ciel étoilé,
Hommes et bêtes ensemble ont appris à chanter.
Imperfections et erreurs, dans une danse éternelle,
Créant un lien, un chant, une vie plus belle.

Ainsi va la vie, avec ses hauts et ses bas,
Ses faux pas, ses éclats, et ses doux combats.
Le caniche qui chantait faux, à sa manière,
Nous enseigne que chaque voix peut être lumière.

Dans le reflet de ce conte, sous la lune d’argent,
Peut-être pouvons-nous tous apprendre, simplement,
Que l'harmonie réside non dans la perfection,
Mais dans l'acceptation de chaque intonation.

Car c'est dans notre diversité, dans nos différences,
Que réside notre force, notre essence.
Le caniche qui chantait faux, mais avec passion,
Est le miroir de notre propre chanson.

Laissons donc nos voix, uniques, se lever,
Dans un accord imperceptible, mais vrai.
Comme le caniche et sa fausse mélodie,
Célébrons la vie, dans toute sa poésie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici