L’hiver a trop longtemps engourdi ta poitrine,
Et le givre a scellé les portes du désir.
Tu croyais que la nuit, implacable et divine,
Ne laisserait jamais le jour te ressaisir.
Mais vois-tu ce rayon percer la brume grise ?
C’est l’or du renouveau qui vient sécher tes pleurs.
L’aquilon se retire, et la tiède bise
Réveille doucement la sève dans les fleurs.
Avant d’offrir ton âme à l’inconnu qui passe,
Apprends à cultiver ton propre jardinier ;
Regarde ton image, efface la grimace,
Aime-toi comme on aime un fragile rosier.
Le printemps reviendra, plus vert et plus vivace,
Car l’amour ne meurt pas, il change de saison.
Laisse l’espoir grandir, laisse-le prendre place,
Comme un astre éblouissant à l’immense horizon.

