Dans ‘Le Vacher et le Garde-Chasse’, Jean-Pierre Claris de Florian offre une réflexion sur les conséquences de l’inexpérience et de l’imprudence à travers le personnage de Colin. Écrite au 18ᵉ siècle, cette fable reste pertinente dans notre monde moderne, rappelant que chaque métier a ses spécificités et que l’on doit savoir respecter son domaine.
Colin gardait un jour les vaches de son pÃĻre ; Colin n’avait pas de bergÃĻre, Et s’ennuyait tout seul. Le garde sort du bois : Depuis l’aube, dit-il, je cours dans cette plaine AprÃĻs un vieux chevreuil que j’ai manquÃĐ deux fois Et qui m’a mis tout hors d’haleine. Il vient de passer par là -bas, Lui rÃĐpondit Colin : mais, si vous Êtes las, Reposez-vous, gardez mes vaches à ma place, Et j’irai faire votre chasse ; Je rÃĐponds du chevreuil. – Ma foi, je le veux bien. Tiens, voilà mon fusil, prends avec toi mon chien, Va le tuer. Colin s’apprÊte, S’arme, appelle Sultan. Sultan, quoiqu’à regret, Court avec lui vers la forÊt. Le chien bat les buissons ; il va, vient, sent, arrÊte, Et voilà le chevreuil… Colin impatient Tire aussitÃīt, manque la bÊte, Et blesse le pauvre Sultan. A la suite du chien qui crie, Colin revient à la prairie. Il trouve le garde ronflant ; De vaches, point ; elles ÃĐtaient volÃĐes. Le malheureux Colin, s’arrachant les cheveux, Parcourt en gÃĐmissant les monts et les vallÃĐes ; Il ne voit rien. Le soir, sans vaches, tout honteux, Colin retourne chez son pÃĻre, Et lui conte en tremblant l’affaire. Celui-ci, saisissant un bÃĒton de cormier, Corrige son cher fils de ses folles idÃĐes, Puis lui dit : chacun son mÃĐtier, Les vaches seront bien gardÃĐes. Extrait de: Fables
Ce poème nous invite à réfléchir sur les choix que nous faisons et les leçons que nous apprenons à travers nos erreurs. N’hésitez pas à explorer d’autres œuvres de Florian pour découvrir d’autres histoires tout aussi captivantes.