Tout n’était que vacarme en ce lieu surpeuplé,
Vaine agitation d’une foule pressée,
Quand soudain ton regard, par le mien happé,
Vint figer l’univers et ma folle pensée.
L’air devint électrique, un vertige divin,
Comme si le soleil crevait le plafond gris.
Je sentis la secousse, et je vis le chemin,
Dans l’or de tes prunelles où mon âme a pris.
Ma main sur la porcelaine a tremblé d’émoi,
Mon cœur tambourinait un rythme de tonnerre.
Je n’existais plus seul, je renaissais par toi,
Ébloui par l’instant, détaché de la terre.
Ô douce première rencontre, éclair souverain !
Le hasard a tissé ce fil d’or et de soie.
Désormais l’inconnu devient mon seul refrain,
Et ce coup de foudre est un hymne à la joie.

